Le 8 juin dernier a eu lieu le lancement de la programmation été-automne de la Biosphère, nouvellement greffée à Espace pour la vie. C’est avec une mission réactualisée que le musée poursuit ses activités centrées sur les enjeux environnementaux, tout en intégrant l’humain et la culture à sa vocation.
Structure emblématique du paysage montréalais, cet immense dôme géodésique était jadis le Pavillon des États-Unis durant l’Exposition universelle de 1967. L’imposante œuvre architecturale de Richard Buckminster Fuller a été baptisée « Biosphère » l’année suivante.
Convertie en musée consacré à l’environnement en 1995 sous l’égide du gouvernement fédéral, l’institution a été intégrée à Espace pour la vie en 2021. La Biosphère a rejoint le plus grand complexe muséal en sciences de la nature du Canada, avec le Biodôme, l’Insectarium, le Jardin botanique et le Planétarium.
Un vent de renouveau
Fermée durant de nombreux mois en raison de la pandémie, l’institution a revu sa mission et sa vision en 2022. Un nouveau souffle a été donné à la vision du musée afin d’encourager le dynamisme et la vitalité de ses activités.
Durant son allocution inaugurale le 8 juin dernier, Isabelle St-Germain, directrice de la Biosphère, a évoqué le désir de rendre l’institution inclusive et d’en faire un incontournable en suscitant les échanges et les dialogues. À travers les différentes expériences proposées au public, l’équipe souhaite mettre de l’avant divers enjeux environnementaux sans toutefois effrayer les visiteurs. L’objectif est plutôt la conscientisation du public et la compréhension des phénomènes issus de la nature, tout en prônant la mise en relation l’art, la science et l’action citoyenne.
Espace dynamique ancré dans le présent et forte de son expertise en éducation, la Biosphère conjugue la beauté de la nature, la créativité des artistes et la connaissance. L’organisme souhaite de surcroît valoriser la participation citoyenne, la mobilisation communautaire et l’action collective.
Riopelle à la Biosphère
Parmi les nouveautés en cours, quelques salles sont consacrées à Jean-Paul Riopelle. Dans la foulée des événements entourant son centenaire, la Biosphère présente Un oiseau en liberté, une exposition se concentrant sur la période où l’artiste résidait à L’Isle-aux-Grues. Cette expérience immersive nous plonge dans les fascinants paysages qui ont tant inspiré Riopelle durant ses dernières années de vie.
Unique au Québec, l’exposition interactive avec comme trame de fond des envolées d’oies blanches réunit les arts visuels, des objets utilisés par l’artiste, des projections, un volet technologique ainsi que de la musique adaptée du spectacle Riopelle symphonique.
Point culminant de cette expérience, une œuvre inédite et sans nom que Riopelle a créée en 1990 s’inscrit dans la nouvelle thématique de la programmation estivale du musée.
Flots : un nouveau cycle sous le signe de la fluidité
Nommé Flots, le nouveau cycle de programmation de la Biosphère matérialise de diverses manières ce mot aux multiples significations. Mouvement, fluidité, migration, temps suspendu, envolées d’oiseaux : ce sont autant de tangentes prises par les créateurs sélectionnés dans le cadre de ce cycle.
En suspens/en mouvement est une exposition extérieure juxtaposant les œuvres photographiques de Kathryn Cooper et de Camille Seaman. Ces photos incarnent des points de vue uniques évoquant la fluidité du temps et de la nature.
Aux alentours est une installation immersive de Jacynthe Carrier qui se présente comme une conversation entre des segments issus de performances réalisées de 2019 à 2021 sur les rives du fleuve et du Golfe du Saint-Laurent.
Court documentaire réalisé par Liz Miller, L’errance du vol pose des questions sur les liens entre les goélands à bec cerclé, la population montréalaise, les toxicologues urbains et les experts en déchets. Ce portrait immersif de l’oiseau considéré comme un animal à rebuts nous invite à réfléchir sur notre propre rapport aux détritus.
Les œuvres de douze jeunes artistes de la francophonie internationale sont réunies dans l’exposition Migrations, présentée en parallèle avec les célébrations du centenaire de Riopelle. Comme le nom l’indique, les mouvements migratoires des humains, des animaux et des végétaux sont le point d’ancrage de cette exposition soulevant les enjeux des changements climatiques et du fragile équilibre des organismes vivants.
Exposition de co-création citoyenne, Prototypes présente un échantillon de micromusées, à savoir des installations éphémères traitant de sujets environnementaux.
Événements à venir
La Biosphère accueillera cet été des artistes en résidence. L’institution poursuit sa réflexion sur le lien entre l’art et la science avec TÈ BIOSPHÈRE, fruit d’une collaboration entre la chorégraphe-documentaliste Rhodnie Désir et l’artiste multidisciplinaire Kama La Mackerel. Pour sa part, la poète Maya Cousineau Mollen entreprendra une résidence d’écriture proposant un questionnement sur l’environnement.
Finalement, d’autres événements sont prévus au cours de l’été et de l’automne, notamment Trouver sa place, une sélection de courts-métrages de l’ONF, Branché, une co-création du cirque Barcode et des artistes et activistes d’Acting for Climate Montréal, le Cinéma sous les étoiles en collaboration avec Funambules médias ainsi qu’une exposition d’un groupe de Polytechnique Montréal sur la thématique zéro déchet.
La Biosphère, toujours pertinente dans le paysage montréalais
Juste à temps pour les vacances estivales, la nouvelle mouture des activités présentées par l’institution ravira les esprits curieux et suscitera les discussions.
Plus que jamais près des citoyens, la Biosphère poursuit sa mission de rapprocher l’humain et la nature, en intégrant la culture et l’innovation sociale à ses enjeux, en digne représentante du complexe muséal d’Espace pour la vie.