Il n’est pas rare, dans un programme de concert, qu’une des œuvres soit mieux ou moins bien mise en valeur qu’une autre. Ce n’était assurément pas le cas mardi soir dernier, à la Maison symphonique. L’Orchestre classique de Montréal y jouait en effet l’immense cantate Carmina Burana de Orff et, en première mondiale, la Symphonie de la tempête de verglas, de Maxime Goulet.
La symphonie de Goulet est une œuvre riche, très descriptive, facile d’accès, mais composée sans raccourcis. Malgré toute l’explication qui en est donnée avant la prestation, l’œuvre laisse place à l’imagination. Elle offre l’occasion à l’auditeur de se laisser entraîner dans un imaginaire collectif, attaché au souvenir de cette épreuve que fut la tempête de verglas de 1998 et aux moments plus glorieux qui y sont aussi liés.
Il est toujours difficile de prédire comment se déroulera une première mondiale et le maestro Alain Trudel a dû se sentir soulagé après la très engageante prestation de l’orchestre. Le compositeur a joué de finesse et de subtilité pour clairement illustrer son propos. D’ailleurs, dans le troisième mouvement où il a intégré un solo de violoncelle en honneur de Lotte Brotte, on a l’impression qu’une voix humaine répond au violoncelle et c’est là un des moments particuliers de cette soirée.
En revanche, les jeux de lumière qui accompagnaient l’exécution de la symphonie n’apportaient rien à l’affaire.
Nous savions que c’était la première fois que le maestro Trudel dirigeait la symphonie de Goulet en salle mais il est évident que ce n’était pas la première fois qu’il interprétait le Carmina Burana du célèbre Allemand.
Cette œuvre immense, complexe et intense, Trudel et les musiciens en ont pris la pleine mesure avec autant d’énergie et de fougue qu’avec toute la finesse et la délicatesse parfois requises. Les performances des solistes Aline Kutan, soprano, et d’Hugo Laporte ont été remarquées alors que celle d’Antoine Bélanger, ténor n’a pas vraiment impressionné. Les Petits chanteurs du Mont-Royal ont bien ce qui était attendu d’eux mais le Chœur de Laval nous a offert une performance un peu inégale. Il est vrai qu’à certains moments, leur interprétation a frôlé la perfection. Il peut être difficile de maintenir ce niveau durant tout Carmina Burana.
Pour le dernier concert de sa saison, l’Orchestre classique de Montréal en amis plein les oreilles à ses fans. De quoi donner hâte à la prochaine saison.