Olivier Challet est l’auteur du récent roman publié dans la collection Boréal Noir sous le titre Série éliminatoire. On cherchera le lien entre le récit et les séries éliminatoires au hockey sans le trouver, mais ça ne nuira pas vraiment à la trame narrative. L’action se déroule en tout début d’année, en pleine nuit du jour de l’an. En quelques jours, plusieurs meurtres se produisent et ils sont apparemment tous liés, malgré qu’ils se déroulent dans des régions québécoises différentes.
C’est le lieutenant-détective Jack Barral et ses collègues de la division des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal qui mèneront l’enquête en passant une grande partie de leur temps en déplacements et en repas au restaurant.
La psychologie des personnages est peu développée et manque d’originalité. Comme on le voit trop souvent dans les romans policiers, le héros du roman est divorcé, mais rêve de se remettre avec son ex-femme. De plus, il peine à maintenir le lien avec sa fille avec qui il accumule les rendez-vous manqués « parce qu’il travaille trop ».
L’intrigue se tient et on ressent un certain suspense. Mais les clichés abondent autant que les indices dans cette enquête. L’auteur n’a de cesse d’écrire qu’il fait froid, que tous sont transis et sur le point de perdre des orteils : il parle même de froid polaire.
À d’autres moments, ce sont des invraisemblances qui viennent gâcher la sauce. Par exemple, après avoir reçu un appel de son subalterne qui lui demande de se rapporter au bureau, le lieutenant-détective décide d’allumer ses gyrophares, de faire hurler sa sirène et d’accumuler les excès de vitesse pour se rendre au bureau où, bien évidemment, personne n’est en danger.
Comble de la distraction et du changement de ton, alors que les enquêteurs accumulent la fatigue et les frustrations, l’auteur ressort un vieux préjugé trop souvent ressassé : les policiers sont accrocs aux beignes. Il en parle même à trois reprises.
Au final, un récit tout de même divertissant, mais émaillé de trop de clichés pour offrir quelque nouveauté aux lecteurs de polars avertis.