La Chine a aussi sa navette spatiale, ou du moins, quelque chose qui y ressemble. Un engin automatique qui est récemment revenu sur Terre, après neuf mois en orbite, suscite la curiosité des ingénieurs aérospatiaux.
Le service de nouvelles du gouvernement chinois en a parlé laconiquement le 8 mai, à son retour, comme d’un engin « réutilisable », ce qui suppose au minimum, un bouclier thermique —pour protéger l’appareil lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Jusqu’ici, seules les compagnies Boeing et SpaceX, de même que la NASA, ont récupéré et réutilisé des engins envoyés en orbite.
On sait aussi que c’est la deuxième mission de cet appareil, appelé Chongfu Shiyong Shiyan Hangtian Qi, qui veut simplement dire « engin réutilisable expérimental ». La première mission, en septembre 2020, n’avait duré que deux jours.
Bien qu’aucune photo de cet engin n’ait circulé, les ingénieurs interrogés penchent vers un engin similaire à « l’avion spatial » sans pilotes de Boeing, le X-37B, qui atterrit sur une piste à la manière d’un avion. Lorsque l’existence de celui-ci avait été révélée, en 2010, ses possibles applications militaires avaient entraîné beaucoup de spéculations. Les spéculations se poursuivent toujours.
Comme le gouvernement chinois a révélé qu’il avait été lancé, en août 2022, par une fusée Longue Marche 2F — la même qui est utilisée pour les astronautes — cela suppose un poids de 5 à 8 tonnes — beaucoup plus petit que les navettes spatiales américaines, mais en phase avec le X-37B. L’engin serait aussi juste assez gros pour aller porter des propres satellites en orbite. En fait, ceux qui l’ont suivi à la trace ont rapporté plusieurs manoeuvres pendant ses neuf mois en orbite, et une opération qui pourrait être le largage et la capture d’un objet, possiblement pour simuler la capture d’un satellite.