Aux grands maux (peut-être), les grands remèdes : l’UNESCO, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, a organisé la semaine dernière la première réunion internationale des ministres de l’Éducation afin de se pencher sur les outils d’intelligence artificielle, histoire d’en déterminer « les opportunités, les défis et les risques immédiats ».
« L’IA générative ouvre de nouveaux horizons et défis pour l’éducation. Mais nous devons d’urgence prendre des mesures pour que les nouvelles technologies de l’IA soient intégrées dans l’éducation selon nos conditions », a ainsi déclaré Stefania Giannini, la sous-directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, lors de cette rencontre.
« Il est de notre devoir de donner la priorité à la sécurité, à l’inclusion, à la diversité, à la transparence et à la qualité – comme indiqué dans la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle, adoptée à l’unanimité par nos États membres », a-t-elle ajouté.
Dans le cadre de cette rencontre, les participants ont mis de l’avant certaines préoccupations communes, dont la façon d’adapter les systèmes éducatifs aux transformations provoquées par ces services d’IA générative; il a aussi été question de l’intégration de ces outils (ChatGPT, Bard, etc.) dans les programmes, les méthodes d’enseignement et les examens, sans oublier la lutte contre le tares de cette technologie, dont la tendance à commettre des erreurs « flagrantes » et produire des informations biaisées.
Selon le résumé de la rencontre publié par l’ONU, des gouvernements d’un peu partout dans le monde planchent déjà sur des réponses politiques à ce nouveau phénomène en transformation rapide, « en développant ou en affinant des stratégies nationales sur l’intelligence artificielle, sur la protection des données et d’autres cadres réglementaires », indique-t-on.
Cependant, il y a encore beaucoup de travail à faire; en effet, un coup de sonde de l’UNESCO auprès d’environ 450 écoles et universités a révélé que moins de 10 % d’entre elles possédaient déjà des politiques institutionnelles, ou encore des orientations officielles concernant l’utilisation de ces outils numériques.
De fait, il est ressorti des discussions que les enseignants et les professeurs avaient « besoin d’être guidés et formés » afin de s’attaquer à ce nouveau défi technologique.
De son côté, l’UNESCO dit présentement travailler à « l’élaboration de lignes directrices » sur l’utilisation de ChatGPT et consorts dans les domaines de l’éducation et de la recherche, en plus de « cadres de compétences » destinés aux étudiants et aux enseignants.
Ces nouvelles dispositions devraient être dévoilées au début du mois de septembre prochain, affirme-t-on.