Le 26 mai dernier, à la Maison symphonique, c’est sous la baguette du chef Mathias Maute qu’étaient réunis l’Ensemble Caprice, l’Ensemble Art Choral, le Chœur Canzona et les solistes Janelle Lucyk, soprano, William Duffy, contre-ténor, Benjamin Butterfield, ténor et Dion Mazerolle, baryton, pour l’interprétation d’une œuvre majeure du répertoire baroque : la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach.
Comme le maestro l’a mentionné en préambule, dans cette œuvre, la part belle est faite aux chœurs et ceux-ci ont pu, à maintes reprises, démontrer leur niveau d’enthousiasme et de préparation. Davantage que les solistes, ils ont su remplir l’espace acoustique de la Maison Symphonique. On peut même se demander si la salle n’était pas un peut trop grande pour une configuration à mi-chemin entre un ensemble de musique de chambre et un orchestre. En effet, à plusieurs reprises les auditeurs les plus éloignés de la scène ont dû tendre l’oreille pour ne rien perdre des subtilités de la partition.
Subtilités qui sont nombreuses dans cette œuvre qui peut être qualifiée de testament musical. Ainsi la trompette naturelle est à l’honneur à plusieurs reprises et s’harmonise très bien avec les chœurs. Soulignons ici la prestation des trois trompettistes : Josh Cohen, Roman Golovanov et Francis Pigeon. Les spectateurs ont aussi eu droit à un joli dialogue entre les hautbois et le basson lors d’un air qui semblait venir de nulle part, mais qui apportait avec lui douceur et sérénité.
En parlant de dialogues, celui en entre le corniste et le baryton était particulièrement savoureux et virtuose alors que le premier duo entre la soprano et le contre-ténor était inégal sur le plan sonore : la délicatesse et la pureté de la voix de Duffy étant estompées par la brillance de celle de Lucyk. Par ailleurs, si le baryton Mazerolle a livré une solide performance avec sa voix chaude et vibrante, Butterfield a manqué de coffre et on aurait pu penser qu’il trouvait la soirée difficile.
Mais s’il y a quelqu’un qui a semblé s’amuser durant plus de deux heures, c’est surtout le chef Mathias Maute. Son plaisir était évident tout autant que sa connaissance de l’œuvre. Un artiste enjoué, guilleret et dynamique, voilà l’impression qu’il a laissée. Une telle interprétation de la Messe en si mineur vaut la peine d’être entendue au moins une fois dans sa vie.