Victime de violence conjugale, Joy – un nom tout à fait approprié, vu les circonstances – se joint à Carmen et à un bien étrange groupe thérapeutique pour une retraite dans une zone quasi sauvage des Rocheuses. Mais le Mal n’est jamais bien loin, et cette séance de guérison collective prendra bientôt un tournant sinistre dans Dark Nature, un film d’horreur réalisé et coscénarisé par Berkley Brady.
Il y a quelque chose de fascinant avec l’horreur psychologique : non seulement cet aspect plus « réaliste » de la peur vient-il nous prendre aux tripes, avec la caractéristique voulant que cette violence puisse se trouver derrière n’importe quelle porte, derrière n’importe quel visage pourtant avenant, mais, sur le plan de la réalisation cinématographique, le fait que le danger soit « dans la tête » d’un ou des personnages permet aussi d’économiser gros sur les effets spéciaux, ou encore les costumes en latex.
Et c’est exactement le cas, ici, pour Dark Nature. Après tout, le long-métrage réunit une série de personnes fortement traumatisées par des événements terrifiants et les place entre les mains d’une étrange docteure qui emmène ses patients très loin de tout, dans un environnement qui peut créer ses propres craintes.
Plus le film progresse, plus on se demande si la docteure en question, avec ses méthodes qui semblent discutables, n’a pas plutôt quelque chose de bien plus violent ou terrifiant en tête.
Ajoutez à cela quelques indices bien placés, comme ce VUS détruit poussé dans le fossé, sur le trajet emprunté par Joy et Carmen, ou encore un appareil électronique couvert de sang trouvé dans un sentier, et il est possible de commencer à se demander si tout cela a été inventé par la docteure pour forcer ses patientes à combattre leurs démons, ou s’il y a vraiment quelque chose qui rôde dans les bois…
Hélas, on aura beau tenter de créer l’ambiance la plus terrifiante du monde, lorsque l’on finit par découvrir le pot aux roses, cela se fait sans véritable surprise, en suivant largement les codes du genre. Pire, alors que l’on pouvait peut-être espérer, au moins, un peu de gore ou de violence jouissive pour faire en sorte que l’on se souvienne de Dark Nature une fois le générique arrivé, il n’en est rien. Ou à peu près rien.
Si le film contient quelques bons moments, Dark Nature est donc grevé par son scénario trop conventionnel et son budget qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions. La réalisatrice a certainement tenté de tirer le meilleur des ressources disponibles, mais le résultat final laisse le cinéphile sur sa faim.