Alors que la planète se réchauffe, le corps des oiseaux pourrait être en train de devenir plus petit, et leurs ailes, plus longues. Une évolution qui, si elle se confirme, pourrait être liée au fait qu’un plus petit oiseau peut rester plus « frais » lors de journées plus chaudes.
Les données qu’ont analysé les auteurs de cette nouvelle étude, parue le 8 mai, portent sur 40 années d’oiseaux migrateurs s’arrêtant à Chicago, et d’oiseaux non-migrateurs de l’Amazonie, totalisant 86 000 oiseaux de 129 espèces.
Quarante années représentent une période bien courte à l’échelle de l’évolution des espèces. L’hypothèse de ces chercheurs de six institutions des États-Unis était que, puisque le réchauffement climatique que nous vivons actuellement est lui-même anormalement rapide à l’échelle de l’histoire de notre planète, il aurait peut-être un impact d’ores et déjà perceptible sur les petites espèces, du moins celles qui se reproduisent plus vite.
Ils n’ont pas trouvé de lien entre la vitesse à laquelle les générations d’une espèce se renouvellent, mais ils en ont trouvé un avec la taille : plus l’espèce est de petite taille, plus la masse corporelle a diminué, depuis 40 ans.
Certains de ces auteurs avaient fait en 2021 le même travail d’analyse de données sur 40 ans, mais sur un nombre plus restreint d’espèces, et uniquement dans l’Amazonie. D’autres chercheurs ont testé ces dernières années, au niveau de leur région, différentes hypothèses pouvant expliquer la diminution de la morphologie des oiseaux, sans parvenir à un consensus.
Il est impossible d’établir si c’est parce que les « plus petits » parmi les oiseaux ont été moins nombreux à mourir pendant les périodes de canicule, et ont donc transmis ce trait à leurs descendants, ou si un autre mécanisme est à l’œuvre pendant le développement de l’embryon, en réaction à la chaleur dans l’environnement. Mais cela pourrait impliquer que les plus grandes espèces d’oiseaux seraient plus à risque d’extinction à mesure que la température planétaire continuera de s’élever.