On ne sait trop comment traiter ce Journal de confinement bourgeois de l’humoriste Gran Talen. Est-ce une simple parodie? Un texte à prendre au deuxième, voire au troisième degré? L’ouvrage, paru chez Hurlantes Éditrices, laisse songeur. Ou encore interloqué. Allez savoir.
Chez Sergio et Margot, tout est prétexte à étaler sa fortune… Pas question de travailler pour gagner de l’argent; après tout, cela est réservé à la plèbe, ceux qui n’ont pas l’intelligence d’hériter ou de jouir de la simple chance de connaître les bonnes personnes.
Avec une grande dose de dédain, d’exubérance, d’ignorance transformée en arme et de cruauté gratuite, on suit donc les aventures de ce couple particulièrement imbu de lui-même au cours des premières semaines et premiers mois de la pandémie qui s’est abattue sur nous au printemps 2020.
Entre sodomies intempestives et maltraitance du personnel de maison, nos héros, si tant est qu’il est possible de les affubler de ce qualificatif, nous rappellent que ce n’est pas parce que nous avons de l’argent que nous sommes nécessairement dotés d’un sens pratique, ni d’un sens éthique.
Mais au-delà d’une série de gags drôles pendant quelques instants, on ne lira jamais ce Journal de confinement bourgeois avec autre chose qu’un sourire en coin, à l’occasion.
Sommes-nous supposés nous esclaffer? Nous dire, plus simplement, que l’on ne peut que très rarement s’acheter une culture et un intellect? Un peu des deux?
Il y a peu de choses à dire, en fait, à propos de cet ouvrage. Sans doute qu’en plus petite dose, la chose aurait été plus drôle. Ou peut-être que ce journaliste fait entièrement fausse route et n’a pas saisi la ou les subtilités qui ouvriraient la porte vers un monde de franche rigolade?
Quoiqu’il en soit, cet ouvrage est certainement à placer dans une catégorie à part. Que cela soit une bonne ou une mauvaise chose, il est certain que Gran Talen continue à tracer sa voie dans l’étrange monde de la satire, de l’humour décalé et de la parodie grinçante.