Sur une étrange planète, un vaisseau transportant des passagers plongés dans un sommeil cryogénique s’écrase en laissant deux survivants : le pilote et une jeune fille. Ensemble, ils devront réussir à comprendre s’ils espèrent survivre… Bienvenue dans 65.
Réalisé et scénarisé par Scott Beck et Bryan Woods, qui ont notamment scénarisé A Quiet Place, 65 est à la fois un film de science-fiction et de dinosaures. Science-fiction, oui, parce qu’il s’agit bel et bien de l’écrasement d’un engin spatial sur une planète inconnue, technologies futuristes à l’appui. Mais aussi un film de reptiles géants, car cette planète inconnue ne l’est pas vraiment : il s’agit de la Terre, il y a 65 millions d’années.
D’ailleurs, on nous indique très clairement, dès le début du film, qu’on se trouve bel et bien sur notre monde, alors que les dinosaures y régnaient encore en maîtres. Pas un mot, cependant, pour expliquer pourquoi des humains suffisamment avancés pour développer le vol intersidéral existaient déjà, alors que nos ancêtres couverts de fourrure allaient bientôt être plongés dans un hiver nucléaire imputable à la chute d’un gigantesque astéroïde.
Bref, le pilote du vaisseau, joué par Adam Driver, cherchera à retrouver la capsule d’évacuation, qui se trouve à une quinzaine de kilomètres de ce qui reste de la cabine de pilotage. Il voudra aussi sauver la vie d’une jeune fille, seule survivante des passagers qui se trouvaient « congelés » avant leur arrivée à destination.
Ensemble, ils devront échapper aux divers insectes et monstres à écailles qui peuplaient apparemment notre monde, bien avant l’arrivée des singes, puis l’apparition de nos lointains aïeux.
Sur papier, l’idée n’est pas mauvaise : combiner la science-fiction aux dents acérées d’un tyrannosaure est intéressant, surtout pour les amateurs des deux genres de films. Là où les choses coincent, c’est du côté de l’exécution : l’histoire d’un homme devant sauver son enfant de substitution a été présentée tellement de fois, y compris récemment avec l’adaptation télévisée de The Last of Us, qu’on sait presque d’avance tout ce qui se passera durant les 90 minutes du long-métrage.
Et si on aurait pu sauver les meubles avec un genre de course-poursuite entre nos protagonistes et un tyrannosaure, justement – après tout, la confrontation finale est bien réalisée –, on a plutôt droit, durant la majorité du film, à des monstres génériques et à une étonnante multitude de sables mouvants. Peut-être qu’eux aussi sont disparus avec l’écrasement de l’astéroïde?
Quoi qu’il en soit, lorsque le générique apparaît, on se dit qu’on n’a peut-être pas nécessairement perdu notre temps, mais que tant qu’à regarder des films de dinosaures, pourquoi ne pas plutôt revisiter le classique des classiques, Jurassic Park?