Des chercheurs de l’Université de York ont constaté que la musique composée par les outils d’intelligence artificielle présentement disponibles était de moindre qualité que celle créée par des humains.
Ces spécialistes disent avoir aussi démontré qu’il existe des problèmes dans les algorithmes servant à produire cette musique qui pourrait violer des copyrights, et avoir mis au point des normes pour aider d’autres créateurs à évaluer les systèmes qu’ils utilisent présentement.
Dans le cadre de l’étude, 50 participants possédant de vastes connaissances musicales ont écouté des extraits de pièces musicales – certains composés par des humains, d’autres produites à l’aide d’apprentissage profond, un genre de réseau neuronal artificiel, ainsi que des chansons créées à l’aide d’algorithmes basés sur d’autres principes.
Les chercheurs ont ainsi recruté des participants qui étaient en mesure d’analyser le contenu des notes et le succès stylistique de la musique, afin que les résultats ne s’appuient pas seulement sur l’expression dans la musique.
Critères musicaux
Les participants ont eu comme tâche de classer les extraits en vertu de six critères musicaux (succès stylistique, plaisir esthétique, répétition ou autoréférencement, mélodie, harmonie et rythme), tout en ignorant l’origine (humaine ou artificielle) de ce qu’ils entendaient.
Le coauteur de l’étude, le Dr Tom Collins, mentionne « qu’après analyse, le classement des morceaux composés par des humains est bien plus élevé et représente un succès stylistique bien plus important que pour tous les extraits créés par l’ordinateur ».
L’étude présente aussi des conclusions qui suscitent des inquiétudes en ce qui concerne de possibles violations éthiques de la notion de copie directe lorsqu’il est question des méthodes d’apprentissage profond. Ainsi, une façon de faire bien connue rattachée à ce genre d’algorithme, appelée transformateur, a été identifiée comme copiant de vastes quantités de données servant à son entraînement au sein de son produit final.
Plan légal et éthique
Ainsi, selon le Dr Collins, « si l’artiste X utilise un extrait généré par l’IA, l’algorithme qui produit celui-ci pourrait copier une partie d’une chanson de l’artiste Y qui lui sert de base d’apprentissage. Sans le savoir, l’artiste X publie sa chanson, et viole le copyright de l’artiste Y ».
« Il s’agit d’une découverte inquiétante qui vient peut-être laisser entendre que les organisations qui conçoivent les algorithmes devraient être encadrées, d’une certaine façon, ou devraient s’encadrer elles-mêmes. Elles savent qu’il existe des problèmes avec ces algorithmes, alors elles devraient se concentrer sur le fait de corriger le tir, afin que le contenu généré par IA puisse continuer d’être produit, mais de façon légale et éthique. »
Les travaux ont été publiés dans Machine Learning.