Les amateurs d’aurores boréales ont eu de quoi lever les yeux vers le ciel ces derniers jours, avec la plus forte éruption solaire depuis cinq ans, qui a créé ces lueurs nocturnes bien au-delà de leurs régions habituelles.
Une éruption solaire se traduit par l’éjection d’énormes quantités de particules chargées électriquement (électrons et protons). Dans leur course, une partie d’entre elles sont bloquées par le champ magnétique qui entoure la Terre. Mais comme celui-ci prend la forme d’un entonnoir au-dessus des deux pôles, une partie de ces masses de particules s’engouffre à ces deux endroits — et produit le spectacle appelé aurores boréales ou aurores australes, tout dépendant de l’hémisphère où on se trouve.
Les couleurs dans le ciel dépendent des éléments chimiques de notre atmosphère avec lesquels ces particules sont entrées en collision, et de la vitesse de la collision.
Puis l’éruption est violente, et plus la quantité de particules va générer un nombre élevé d’aurores boréales, dont une partie seront visibles plus loin des lieux habituels. Le 24 mars, on en a signalé jusqu’en Arizona, non loin de la frontière mexicaine. Là où on a l’habitude de les voir, elles étaient encore plus spectaculaires qu’à l’ordinaire ce jour-là: la veille, une éruption — ou éjection de masse coronale — avait « surgi » d’un « trou » dans l’atmosphère du Soleil faisant 20 fois la taille de la Terre. C’était un événement dit « de niveau 4 », sur une échelle qui en compte 5, et le dernier remontait à 2017.
Dans l’hémisphère sud, des habitants de la Tasmanie ont rapporté le spectacle — un territoire situé aussi loin du pôle sud que l’Arizona l’est du pôle nord.
Et ce n’est peut-être pas fini. Le Soleil a continué d’être actif pendant la semaine, éjectant des masses de tailles différentes entre les 29 et 31 mars. Les pronostics varient, mais ça pourrait se traduire par d’autres spectacles nocturnes pendant la fin de semaine.
Le Soleil est, de plus, actuellement et jusqu’en 2025, dans la partie de son cycle de 11 ans caractérisée par un regain d’activité.
Un projet de science citoyenne, Aurorasaurus, encourage quiconque à rapporter une observation. L’idée est d’en arriver à de meilleures prédictions sur l’endroit et le moment où ces lumières vont apparaître. Parce que même si des appareils observent en permanence le Soleil et peuvent rapporter une éruption en temps réel, et même si on peut prédire le moment où un « filament » ou un « nuage » de particules atteindra le voisinage de la Terre, prédire où et quand se produiront suffisamment de collisions pour en devenir visibles à l’oeil nu, reste pour l’instant au-delà des capacités des « météorologues solaires ».