Des experts réclament que les politiques en matière d’aménagement urbain permettent de « découpler » les espaces de stationnement des logements pour réduire les coûts des habitations et diminuent les problèmes liés au stationnement sur rue.
Une nouvelle étude de l’Université RMIT, en Australie, a recueilli des informations auprès de 1300 personnes vivant en appartement dans les villes de Melbourne, Sydney et Perth, pour évaluer l’utilité du stationnement hors rue pour les ménages vivant en logement.
Selon le principal auteur de l’étude, le Dr Chris De Gruyter, les deux tiers des ménages possédaient autant de voiture que de cases de stationnement qui leur étaient assignées.
Cependant, 20 % des ménages possédaient trop de cases de stationnement, alors que 14 % n’en avaient pas suffisamment. Et 13,4 % des ménages consultés n’avaient pas de votiure, mais possédaient quand même une case de stationnement.
Alors que chacune de ces cases vaudrait jusqu’à 100 000 $, le Dr De Gruyter juge que le prix des cases inutilisées coûtent plus de 6 milliards de dollars aux résidents des villes australiennes.
« Nous avons constaté, lors de notre étude, que les gens vivant dans de grands logements tendaient à disposer de trop de cases de stationnement, en raison de politiques déterminant un nombre minimal de cases en fonction du nombre de chambres, ce qui signifie que les locataires paient pour des espaces qu’ils n’utilisent pas », dit-il.
« Ce surplus n’est pas seulement une utilisation inefficace de l’espace, cela vient aussi exacerber les problèmes d’abordabilité des logements », ajoute le chercheur.
« Pendant ce temps, les ménages possédant un nombre trop limité d’espaces de stationnement doivent laisser leur véhicule sur la rue, ce qui enlève des places aux visiteurs dans le quartier. »
« Il est clair qu’il existe amplement de places de stationnement réservées pour les appartements… Celles-ci sont simplement mal distribuées. »
Découpler pour offrir plus de choix
Le Dr De Gruyter propose que les gouvernements régionaux et municipaux permettent le découplage des stationnements, dans un contexte de politique en matière d’aménagement urbain, pour aider à équilibre les cases avec la demande.
Selon lui, ce découplage ne vise pas à priver les résidents d’une place de stationnement, mais plutôt de leur offrir l’option de posséder ou de louer un espace en fonction de leurs besoins.
« Nous pouvons choisir le nombre de chambres que nous voulons dans nos maisons; mais nous n’avons rien à dire en ce qui concerne le nombre de cases de stationnement », dit-il.
Les cases découplées pour les logements sont encore une chose rare, en Australie, mais certains complexes résidentiels sont allés de l’avant en ce sens, dans quelques grandes villes australiennes.
« Le découplage des cases de stationnement va aider à améliorer l’abordabilité des résidences, à réduire l’utilisation de la voiture et à diminuer les problèmes de stationnement sur rue », affirme encore le chercheur.
« Nous allons également voir une amélioration de la santé des résidents, alors qu’il y aura davantage d’activité physique, en raison de l’utilisation accrue des transports collectifs, en plus d’une meilleure qualité de l’air imputable à une baisse du recours à l’auto. »
Mais attendre que le marché agisse par lui-même sera trop lent, juge le Dr De Gruyter, et les gouvernements municipaux et régionaux ont un rôle important à jouer.
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