Un emoji de caca souriant : voilà la réponse automatique qu’envoie maintenant le réseau social Twitter à toute demande média transmise à l’adresse officielle de l’entreprise. La situation a été vivement dénoncée par Reporters sans frontières (RSF), au cours de la fin de semaine dernière.
Dans une note publiée sur son site internet, RSF évoque ainsi une « gaminerie » du patron de Twitter, Elon Musk. « Après cette fanfaronnade puérile », l’organisation dit « dénoncer le mépris affiché à l’égard des journalistes et des médias ».
Le phénomène n’est pas nouveau : avant même son rachat du réseau social, il y a moins d’un an, l’homme d’affaires avait démontré son dédain pour les membres de la profession journalistique, en partageant notamment plusieurs théories de la conspiration sur le web.
Cette tendance s’est uniquement accélérée après l’acquisition du géant des médias sociaux : en plus de continuer à propager des mensonges et à publier des messages dérogatoires à l’intention des médias, M. Musk s’est affairé à publier les « dossiers secrets » de Twitter, de supposées affaires que l’entreprise, avant son arrivée, aurait cherché à faire taire, notamment des questions concernant la droite politique aux États-Unis, ou encore de présumés dossiers embarrassants pour Hunter Biden, le fils du président démocrate américain.
Aucun « scandale » n’a toutefois émergé de ces chasses aux sorcières, si ce n’est des occasions, pour des gens déjà convaincus d’une soi-disant « conspiration », par les géants de la technologie, pour faire taire les voix de droite, que cela se soit bel et bien produit.
« Le passif d’Elon Musk à l’égard des journalistes donne une odeur singulière à cette nouvelle insulte méprisante qu’il leur adresse. Cette volonté d’humilier les journalistes, du niveau d’un caïd de cour d’école, est absolument indigne de la part d’un dirigeant d’un espace informationnel majeur », a ainsi déclaré, par voie de communiqué, Vincent Berthier, responsable du bureau technologies chez RSF.
Chez RSF, d’ailleurs, on se demande si le service de presse de Twitter n’a pas été carrément fermé, depuis l’acquisition de l’entreprise par Elon Musk; ce dernier, une fois la transaction complétée, a en effet congédié plus de la moitié des employés dans le cadre d’une série de compressions qui se poursuivent de façon intermittente.
Ce weekend, M. Musk reconnaissait lui-même que Twitter ne vaudrait plus que 20 milliards de dollars, selon ce qu’écrivait l’AFP, alors qu’il en a déboursé 40. La valeur des avoirs d’Elon Musk a elle aussi fondu comme neige au soleil depuis son achat de Twitter; puisque sa fortune est liée en grande partie à la valeur des actions de Tesla, et que celle-ci a plongé, non seulement en raison des problèmes chez Twitter, mais des embûches propres au fabricant automobile, la rumeur court que M. Musk a perdu de 60 à 100 milliards de dollars depuis moins d’un an.
Tout cela après avoir lancé une campagne pour racheter Twitter et en faire un véritable « lieu public de discussion » en ligne.
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