L’espionnage, activité fondamentalement secrète, fut responsable de grands comme de petits événements à travers l’histoire de notre civilisation, et plus spécialement depuis l’éclatement du deuxième conflit mondial, d’où l’on a extirpé, en bonne partie, l’image romantique de l’espion allié, puis lié à l’OTAN, contre les périls menaçant l’Occident. Le spécialiste Dominique Lormier donne un aperçu de ce monde caché dans L’espionnage – De 1940 à nos jours.
La chose tient presque davantage de la plaquette que de l’ouvrage de référence : avec à peine 178 pages au compteur, l’ouvrage publié chez Alision Histoire contient pourtant le portrait de 23 de ces agents secrets, du côté des gentils comme des méchants, dont l’impact aura été marquant au fil des décennies de ce que l’on pourrait qualifier d’histoire contemporaine de l’Europe.
De ce nombre, la grande majorité est française; non pas que la contribution d’autres individus ait été négligeable, tant s’en faut, mais l’auteur semble avoir simplement choisi de se concentrer sur les faits d’armes des agents de l’Hexagone. Après tout, l’homme semble être particulièrement au fait des activités militaires et secrètes de la France, avec plusieurs dizaines d’ouvrages du genre à son actif.
Et donc, le lecteur découvre l’histoire de ces héros de l’ombre, y compris des gens qui avaient percé le secret des plans allemands pour la conquête de l’Europe (et de la France), et qui ont dû assister, impuissants, à l’ineptie des décideurs politiques. Il y a aussi ces méchants, ces gens qui ont collaboré avec les nazis, ou encore Sorge, l’espion à la solde des Soviétiques…
Mais, très largement, on nous parlera d’espions français, y compris d’agents secrets ayant travaillé jusqu’à très récemment au sein des forces spéciales de ce pays.
Encore une fois, rien à redire, nécessairement, sur le choix des sujets : on peut être franco-français si on le souhaite, et M. Lormier a clairement un public en tête. Par contre, on aurait apprécié en apprendre davantage sur les divers protagonistes que l’on nous présente, qui à en réduire le nombre total. Après tout, puisque l’on nous parle d’espions, des gens à la vie fondamentalement secrète, qui nous prouve que l’histoire de cette Chinoise utilisant ses charmes pour voler des secrets industriels, par exemple, est bel et bien véridique? On n’y consacre, après tout, que quelques pages; rien ne prouve que cela n’a pas été « amélioré », voire carrément inventé par l’auteur…
L’espionnage – De 1940 à nos jours est davantage une curiosité qu’un ouvrage de référence. Le genre de livre qu’on lit en prenant le train (ou lors d’un voyage en avion). Pas un ratage, bien sûr, mais une réussite en demi-teinte, possiblement.
Abonnez-vous à notre infolettre tentaculaire
Encouragez-nous pour le prix d’un café
À l’occasion du mois de la francophonie, l’équipe de Pieuvre.ca tient à souligner son attachement à la qualité de la langue française. Voilà pourquoi nous utilisons quotidiennement Antidote pour réviser nos textes.