Le festival les Casteliers donne avec bonheur à découvrir des troupes du monde entier de ce 11e art si ouvert sur la créativité.
La potion de réincarnation, de la compagnie taïwanaise Jin Kwei Lo entraine le spectateur dans plusieurs univers parallèles, celui merveilleux des marionnettes à gaine, des masques, des ombres et autres effets, celui de l’histoire de ces trois personnages féminins issus de l’Opéra traditionnel chinois, celui du monde de l’au-delà avec Dame Meng, sa figure légendaire, experte en préparation d’élixirs de vie assez inattendus et, enfin, celui de la troupe elle-même présentée comme un personnage qui se superpose habilement à la représentation.
La potion de réincarnation est cet élixir que Dame Meng administre aux personnes qui meurent et qui vont se réincarner. Dans ce spectacle où trois marionnettistes, une femme et deux hommes, animent un univers spectaculaire de personnages et de scènes théâtrales, la musique est interprétée sur place à coup de percussions et de gouttes d’eau sonores qui marquent sereinement l’avancée du temps qui passe.
Les marionnettistes ne se contentent pas d’animer leurs personnages, ils accomplissent une véritable chorégraphie sur scène dont on assiste à la préparation en s’installant dans la salle. Chaque partie du corps est concernée, des pieds à chacune des phalanges des doigts de la main. Et par cet ensemble chorégraphié et animé de poupées et autres masques et tissus nous découvrons comment ces trois femmes – peut-être la même qui se réincarne sous une forme différente, on ne sait pas trop – désirent chacune non seulement l’amour, mais aussi être fidèle à un mari possiblement mort au combat, ou coquette et séduisante, ou enfin forte et puissante comme un être serpentiforme de l’au-delà.
Et pour donner de la perspective au spectacle, ajouter de l’humour et peut-être sous-entendre que ces histoires traditionnelles ne sont pas à prendre au pied de la lettre, une voix off se fait entendre qui raconte l’histoire de la troupe elle-même, le fait qu’autrefois les femmes n’étaient pas admises à exercer ce métier de la scène, mais que la grand-mère du narrateur créa cette compagnie charmante où toute la famille participe, même les plus jeunes enfants que les marionnettes fascinent avant qu’ils exercent eux-mêmes et à leur tour ce pouvoir de leur donner et redonner vie.
Spectacle en taïwanais avec surtitres français
Durée : 60 minutes
Techniques : marionnettes à gaine et masque
Texte : Ching Fu-Chin et Ko Shih-Hing
Mise en scène : Cheng Chia-Yin
Direction artistique : Kochiang Szu-Mei
Scénographie : Zheng Shengwen
Éclairage et régie : Tahir Mohamed Fita Helmi Bin
Marionnettes : Leung Menghan, Shih-Hung Ko, Shih-Hua Ko
Musique : Chiang Chien-HSing
Arrangements des voix : Wu Yating
Interprètes : Ke Shihong, Ke Shihua et Liu Yuzhen
Technique: Lai Wei-Yu
Traduction : Su Wei-Jeune
Interprètes: Shih-Hung Ko, Shih-Hua Ko, Yu-Jane Liu
Compagnie de marionnettes Jin Kwei Lo (Taïwan)
Adultes et ados, à partir de 13 ans
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