Pour les personnes s’adonnant aux régimes keto ou paléo, cela pourrait être dur à avaler : une nouvelle étude l’Université Tulane qui a comparé des régimes populaires en termes de qualité nutritionnelle et d’impact environnemental a permis de conclure que ces deux structures alimentaires sont à la fois peu nutritives et entraînent des impacts carbone marqués.
Le régime keto, qui priorise les grandes quantités de gras et le moins de glucides possible, générerait environ 3 kilos de CO2 par 1000 calories consommées. Le régime paléo, lui, qui tourne le dois aux légumineuses et aux céréales en faveur de la viande, des noix et des légumes, obtient le deuxième pire score en matière de qualité nutritionnelle et possède lui aussi un lourd bilan carbone, avec environ 2,6 kg de CO2 par 1000 calories.
L’étude, publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, s’articule autour de la compilation des notes liées à la qualité nutritionnelle découlant de données de plus de 16 000 adultes recueillies dans le cadre d’une vaste enquête effectuée aux États-Unis.
Les régimes alimentaires des participants étaient notés en fonction de normes nationales.
Le principal auteur de l’étude, Diego Rose, qui est professeur et directeur du programme de nutrition de la School of Public Health and Tropical Medicine de l’Université Tulane, affirme que si des chercheurs ont déjà évalué l’impact nutritionnel des régimes keto et paléo, il s’agit des premiers travaux à en mesurer l’impact carbone, puis de comparer le tout à d’autres régimes alimentaires.
« Nous suspections l’existence d’impacts climatiques négatifs, puisqu’ils tournent autour de la viande, mais il s’agit de la première comparaison de ce genre », a dit le Pr Rose.
À l’opposé du spectre, un régime végane est celui qui a l’impact le plus faible sur le climat, avec 0,7 kg de CO2 par 1000 calories, soit moins du quart de l’impact du régime keto. Viennent ensuite les régimes végétariens et pescétariens, soit le fait de s’abstenir de manger de la viande, mais consommer de la chair de poisson, ainsi que des mollusques et autres produits de la mer.
C’est d’ailleurs ce dernier type de régime alimentaire qui obtient la meilleure note en matière de qualité nutritionnelle, suivi du végétarisme et du véganisme.
Quant au régime omnivore, celui qui est le plus répandu – et qui était pratiqué par 86 % des participants à l’étude –, se classe au centre autant en termes de qualité nutritionnelle que de l’impact environnemental. En fonction des conclusions de l’étude, si le tiers des personnes omnivores se tournaient plutôt vers le végétarisme, cela équivaudrait à faire disparaître les émissions polluantes générées par des déplacements de l’ordre de 500 millions de kilomètres.
« La crise climatique est sans aucun doute le problème le plus urgent de notre époque, et bien des gens veulent passer à un régime alimentaire articulé autour des plantes », a dit le Pr Rose. « En fonction de nos résultats, cela réduirait l’empreinte carbone et serait largement bon pour la santé. Nos travaux démontrent aussi qu’il existe une façon d’améliorer sa santé et son impact climatique sans abandonner complètement la viande. »
Une étude publié en 2021, sous l’égide des Nations unies, a révélé que 34 % des émissions de CO2 provenaient du système alimentaire. La majeure partie de cette pollution est associée à la production d’aliments, et le boeuf entraîne des émissions de 8 à 10 fois supérieures à celles du poulet, et plus de 20 fois plus importantes que celles des noix et des légumineuses.
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