Psychologie quantique, cancer guéri par le quantique, fils quantiques, l’amour quantique… Il était inévitable qu’un jour, un vrai physicien quantique soit suffisamment irrité par cette utilisation à tort et à travers du mot « quantique », pour publier une diatribe intitulée Quantum Bullshit.
C’est le titre limpide d’un livre publié en janvier par l’Australien Chris Ferrie, de Université de technologie de Sydney.
« La culture occidentale a une relation amour-haine avec la science », observe-t-il en entrevue au New Scientist, dans une tentative pour expliquer l’attrait engendré par cette science, obscure même aux yeux des physiciens. « Une ambivalence envers le progrès, sauf s’il confirme nos biais ou sauve nos vies. »
Il ajoute que ces vendeurs de pacotilles ont pris tellement de place qu’il lui suffit à présent d’écrire dans Google son titre professionnel —physicien quantique— pour voir apparaître des offres de « cristaux quantiques » promettant une « nouvelle génération » de traitements.
Mais c’était peut-être inévitable. La physique quantique est attirante pour des entrepreneurs opportunistes, parce qu’elle semble suggérer un univers d’interconnexions — ouvrant du coup la porte à l’imagination. Ça permet aussi de faire de bons films, comme Quantumania, le dernier opus de l’écurie Marvel. Mais la réalité, « que la physique quantique est un outil pour permettre aux ingénieurs de faire des prédictions sur leurs expériences, est vraiment ennuyeuse », nuance l’auteur.
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