Plus de 2500 km carrés de terrains gagnés sur la mer ont été ajoutés à des villes côtières depuis l’an 2000… et les trois quarts sont maintenant menacés par les changements climatiques.
Des chercheurs de quatre pays sont arrivés à ce calcul en analysant 50 000 photos satellites de 135 villes côtières comptant plus d’un million d’habitants, de 2000 à 2020. Les « gains » sont surtout en Asie de l’Est (comme Shanghai et Guangzhou (Canton), en Chine), au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est (comme Jakarta, en Indonésie, ou Singapour).
Et près des trois quarts (70 %) de ces terres additionnelles, écrivent les chercheurs, sont « vulnérables » aux inondations causées par la hausse du niveau des mers, dans un scénario « modéré » de réchauffement: elles sont situées dans des régions qualifiées à « haut ou extrême » risque. Certaines sont même à risque « d’enfoncement » du sol, en raison de la nature semi-artificielle de celui-ci.
Le point positif de cette étude, parue le 9 février dans la revue Earth’s Future, est que la moitié de ces nouveaux terrains est allée à l’agrandissement des ports. Les coûts humains, en cas de tempête extrême, pourraient donc être élevés, mais pas autant que si cette tempête frappait une zone résidentielle.
Toutefois, à la différence de parcs ou de forêts, ces nouvelles zones construites ne serviront pas de barrières naturelles aux eaux amenées par ces tempêtes ou par les hautes marées. Et certaines ajoutent d’ores et déjà à la pollution des écosystèmes marins des environs.