Au moment où les forces russes et ukrainiennes sont toujours engagées dans un conflit sanglant, y compris dans la région de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, la cheffe des affaires politiques des Nations unies a de nouveau présenté un plaidoyer pour la paix.
Dans une déclaration devant le Conseil de sécurité, Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a affirmé que « la logique qui prévaut est une logique militaire, avec très peu, voire pas de place pour le dialogue en ce moment ».
« Mais toutes les guerres ont une fin, et ce sera le cas aussi pour celle-ci. L’Ukraine, la Russie, le monde ne peuvent pas se permettre que cette guerre continue. Le Secrétaire général est prêt à aider les parties à mettre fin à ce conflit insensé et injustifié, sur la base de la Charte des Nations unies et du droit international. »
Pour l’instant, toutefois, rien ne laisse entrevoir une quelconque ouverture pour une reprise des négociations. Du côté russe, la rumeur veut qu’une nouvelle conscription, cette fois forte de 500 000 hommes, après celle de 300 000 personnes effectuées l’an dernier, soit lancée prochainement, afin d’alimenter une nouvelle offensive.
Et chez les Ukrainiens, on se bat comme des diables pour contenir les vagues humaines russes qui déferlent sur le front, à l’est, notamment à Bakhmout et dans sa banlieue, Soledar, où les tactiques relèvent maintenant davantage de la guerre de tranchées, comme durant la Première Guerre mondiale, que de la guerre de mouvement. C’est d’ailleurs pour briser cet immobilisme du front que Kiev réclame des chars et autres véhicules blindés à grands cris. Pour l’instant, Londres a annoncé l’envoi d’une dizaine de tanks de combat Challenger 2, alors que Berlin maintient encore le flou quant à l’octroi d’une autorisation de don de chars Leopard 2, largement vendus en Europe et ailleurs, mais dont le feu vert de l’Allemagne est nécessaire si l’on souhaite expédier ces blindés en Ukraine.
Dans ce contexte d’enlisement, après bientôt une année de conflit, les perspectives diplomatiques sont quasi inexistantes.
Et cette guerre continue de faire des morts, des blessés et de jeter des gens sur les routes, pour fuir les combats et les bombardements. Selon l’ONU, un peu plus de 18 000 civils ukrainiens auraient été tués ou blessés depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022. « Ce total comprend 6952 personnes tuées et 11 144 blessées. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés », mentionne le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).
Par ailleurs, près de huit millions d’Ukrainiens ont fui leur foyer, alors que près de six millions d’autres sont demeurés dans le pays, mais ont quitté leur domicile, généralement pour se diriger vers l’ouest, une partie du pays davantage épargnée par les combats. De ce total, 65 % sont des femmes et des filles. Les hommes ont souvent été conscrits pour aller se battre.
« Ce déplacement est alimenté par le ciblage délibéré et systématique des infrastructures civiles essentielles, y compris les installations énergétiques et de santé », a souligné la cheffe des affaires politiques de l’ONU, dans des propos rapportés par l’agence internationale.