Dans un pays en guerre, des enfants tentent tant bien que mal de survivre, en se donnant rendez-vous dans les ruines de leur école. Bien vite, toutefois, tout cela sera chamboulé par l’arrivée de Brillante, une poupée aux pouvoirs en apparence magiques.
Écrite et mise en scène par Clara Prévost, Brillante, jouée sur les planches de la salle Fred-Barry du théâtre Denise-Pelletier, est une oeuvre s’articulant autour de la notion d’innocence perdue. Dans un contexte extrêmement traumatisant – celui de la guerre, avec la mort et les drames que cela implique –, peut-on encore rester un enfant? Ne va-t-on pas projeter ces jeunes dans l’âge adulte avant le temps?
À travers tout cela, la poupée Brillante, apportée là par le jeune Dimitri, en provenance d’on ne sait où, va ajouter une dose de mystère à cette existence triste. Est-ce que ce pantin est réellement magique? Ou s’agit-il plutôt d’une façon d’échapper à l’horreur, à la peur?
Si les thèmes abordés par Mme Prévost sont intéressants, ils ne sont cependant pas nouveaux. De nombreux livres, films, séries télé et sans doute pièces de théâtre se sont penchés sur l’impact de la guerre sur des populations civiles, y compris sur les enfants. Il ne faut pas, non plus, oublier le classique Lord of the Flies, où les relations de pouvoir s’invitent au sein d’un groupe de jeunes laissés à eux-mêmes.
Et le problème, ici, en est autant un de ton que d’interprétation. On passera ainsi de la comédie au drame sans trop de démarcations, de l’oeuvre pour enfants à celle pour adolescents, voire pour adultes, sans crier gare. Cela implique par ailleurs des instants où les interactions simultanées se multiplient, et où les dialogues deviennent cacophoniques, ou encore incompréhensibles.
Impossible de savoir, aussi, si les relations entre certains des jeunes les plus âgés, joués par des adultes (dont certains portent la barbe), sont celles d’enfants, ou celles de personnages plus vieux, notamment avec ce qui ressemble à un triangle amoureux.
Bref, on navigue dans ce flou tout au long de la pièce, sans jamais savoir si l’on doit prendre tout cela au sérieux, ou s’il s’agit plutôt d’une oeuvre destinée à nous faire rire. Et la fin nous laissera encore plus sur la fin, avec une dernière surprise qui semble inutile.
Brillante, écrite et mise en scène par Clara Prévost, à la salle Fred-Barry du théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 4 février.