Il se confirme que la convergence de la COVID et de la polarisation politique risque d’influencer la vaccination infantile : aux États-Unis, 44 % des adultes qui s’identifient au parti républicain disent que les parents devraient avoir le droit de refuser l’obligation vaccinale qu’imposent les écoles, contre 12 % des démocrates.
Ces chiffres proviennent d’une enquête réalisée au début de décembre par la Fondation Kaiser, qui a produit tout au long de la pandémie des rapports mensuels sur l’attitude des Américains face aux vaccins.
Dans une enquête similaire réalisée en 2019, donc avant la pandémie, par le Centre de recherche Pew, les parents républicains opposés à l’obligation d’une vaccination infantile n’étaient que 20 %. Du côté des démocrates, le pourcentage est resté à peu près le même entre 2019 et 2022. Dans l’ensemble de la population, cela représentait 23 % en 2019, contre 35 % aujourd’hui.
On sait depuis longtemps que l’hostilité face aux vaccins contre la COVID provient davantage de la droite que de la gauche, et pas seulement aux États-Unis. Mais depuis l’été dernier, des voix s’élèvent pour signaler que cette hostilité « partisane » semble s’étendre aux vaccins en général.
Il se pourrait aussi que la pandémie ait accéléré une évolution qui était déjà en cours : selon un sondage Gallup publié en 2019, 79 % des parents républicains disaient avoir fait vacciner leurs enfants, contre 93 % en 2001, date du plus récent sondage sur la question. Du côté démocrate, 92 % l’avaient fait en 2019, contre 97 % en 2001.
Paradoxalement, l’enquête de la Fondation Kaiser révèle que 80 % des parents disent que les avantages des vaccins rougeole-rubéole-oreillons l’emportent sur les inconvénients, ce qui est à peu près le même taux qu’en 2019 (83 %). Ce qui tendrait à confirmer que c’est l’argument du « droit » ou de la « liberté » qui a pris plus de place dans la discussion.
« Lorsque vous le cadrez aussi simplement », c’est-à-dire comme une simple question de liberté de choix, commentait en décembre le président du comité sur les maladies infectieuses de l’Académie des pédiatres des États-Unis, « c’est très attrayant pour un certain segment de la population. Mais qu’en est-il du droit d’avoir vos enfants protégés à l’école de maladies qui peuvent être prévenues par des vaccins? »