Dans les montagnes éloignées de la Norvège, un chantier de construction d’un tunnel souterrain réveille un gigantesque troll, une créature mythique, qui se mettra à semer la mort et la destruction à mesure qu’il se rapporte d’Oslo, la capitale. Et dans Troll, les amateurs de films de monstres découvriront un long-métrage fort bien réalisé.
Un monstre terrifiant réveillé par de l’ingérence humaine… Pire encore, un monstre qui provient du folklore du pays en question, avec une armée qui tentera, sans succès, de vaincre cette créature… Cela vous rappelle quelque chose? Autant mettre tout de suite cartes sur table : Troll est une copie de Godzilla. Et pire, une copie de Godzilla version 1998, celle avec Jean Reno et qui se déroule à New York. Avec une ou deux références à King Kong ici et là.
Cela étant dit, il est tout à fait possible d’accepter ses influences et de bâtir sur ces dernières, sans tomber dans les mêmes ornières. D’ailleurs, le film et son réalisateur, Roar Uthaug (aux commandes de Tomb Raider, le film oubliable de 2018), le reconnaissent et s’en amusent : les spectateurs ont notamment droit à une scène, après que la nouvelle de l’existence du monstre eut commencé à faire les manchettes, où des journalistes du Pays du Soleil levant évoquent un « Godzilla norvégien ».
Sinon, que dire? Le film suit la structure classique des oeuvres du genre : Nora Tidemann, une paléontologue, est appelée à offrir ses conseils au gouvernement norvégien après l’émergence du troll (et la mort de plusieurs personnes qui se trouvaient dans les parages).
Notre protagoniste, fille d’un chercheur excentrique convaincu de l’existence de ces créatures de légende, devra éventuellement se faire à l’idée que les trolls existent bel et bien, et qu’il faudra justement aller chercher du côté du folklore pour trouver une solution. Car notre monstre, qui résiste très largement aux bombes et aux missiles, semble presque s’amuser à écraser des tanks et dévorer des soldats… surtout ceux qui sont chrétiens. Après tout, la légende veut que ces créatures aient été poussées à l’extinction lors de la christianisation du pays, il y a plusieurs siècles. Cette idée ne sera cependant utilisée qu’une seule fois. Peut-être pour simplement nous confirmer qu’il s’agissait bel et bien d’un troll?
Quoi qu’il en soit, le film ne révolutionne pas le genre, mais il est toujours intéressant de constater que divers scénaristes et réalisateurs peuvent adapter un mythe central, celui de la Bête réveillée par la modernité de l’Homme, en fonction du folklore local.
Et donc, pour un divertissement fort sympathique, avec quelques retournements de situation qui font plaisir à voir, Troll est un film tout désigné.