Facebook, Twitter et les autres sont-ils des outils favorisant la transmission de l’information? Ou, au contraire, servent-ils à accroître les divisions et à manipuler les gens? Selon une nouvelle enquête du Pew Research Center, une majorité de répondants, provenant de 19 pays industrialisés, jugent que les réseaux sociaux sont davantage positifs que négatifs. Chez les Américains, toutefois, les deux tiers des participants ont plutôt l’opinion inverse.
Le coup de sonde en question a aussi permis d’établir que 73 % des gens interrogés estiment que les réseaux sociaux permettent d’être mieux informés à propos des événements se déroulant à l’étranger. La même proportion de participants estiment que ces plateformes donnent aussi l’occasion d’en apprendre plus sur ce qui se passe à l’intérieur des frontières.
Cependant, si la moitié des participants jugent également que l’accès à internet et aux médias sociaux a renforcé la capacité d’acceptation de différents groupes ethniques et religieux, 84 % des sondés croient que cela a aussi permis de faciliter la manipulation des populations avec de fausses rumeurs et des mensonges.
À titre d’exemples, il est aisé de penser au mouvement entourant Donald Trump, aux États-Unis, qui a connu son apogée, pour l’instant, lorsque des milliers de personnes ont tenté de prendre d’assaut le Capitole, à Washington, en croyant faussement que l’élection présidentielle de 2020 avait été volée par les démocrates, et que le colérique homme d’affaires avait été réélu.
En Asie, plusieurs cas ont aussi été signalés, notamment dans des parties du continent où les tensions religieuses et sociales sont particulièrement importantes, où des dizaines de personnes ont été lynchées sur la place publique en raison de fausses rumeurs à propos des agissements présumés de membres de divers groupes ethniques et religieux.
De fait, une analyse de ce même sondage, toujours selon le Pew Research Center, révèle que 70 % des répondants estiment que les mensonges en ligne sont la deuxième plus importante menace envers notre civilisation, derrière les changements climatiques.
Malgré tout, les médias sociaux sont jugés comme ayant une influence positive lorsque vient le temps d’influencer les décisions politiques dans un pays (61 % des sondés), d’attirer l’attention des élus (64 %), de changer l’opinion de la population à propos d’un enjeu politique ou social (65 %), ou encore d’attirer l’attention sur l’un de ces enjeux (77 %).
Si plusieurs pays asiatiques (Singapour, Japon, Malaisie, Corée du Sud) ont largement un avis positif, en général, des réseaux sociaux en ce qui concerne leur impact sur la démocratie, le Canada rejoint un groupe de pays occidentaux où les avis sont largement plus nuancés. Ainsi, ici, environ la moitié de la population seulement considère qu’il existe bel et bien des avantages démocratiques. La proportion est similaire en Belgique, au Royaume-Uni, en Australie, en France et aux Pays-Bas, notamment.
En tout, l’utilisation des médias sociaux a largement augmenté dans plusieurs pays, au cours des 10 dernières années. On note ainsi un bon d’environ 100 % au Japon et en France, de près de 30 points de pourcentage en Pologne, de 22 points aux États-Unis et en Espagne, de 18 points au Royaume-Uni et de 17 points en Allemagne, toujours selon les données du Pew Research Center.