Continuant le périple d’Amicia et de son frère Hugo dans la France du 15e siècle ravagée par la guerre et la peste, A Plague Tale: Requiem bonifie ses graphiques comme ses mécaniques, produisant une suite très satisfaisante pour tous les amateurs du premier jeu.
Ayant finalement réussi à fuir la Guyenne et les affres de l’Inquisition à la fin de A Plague Tale: Innocence, Amicia De Rune, son frère Hugo, leur mère Béatrice et le jeune alchimiste Lucas, se réfugient en Provence quand débute Requiem. Après un léger répit de six mois, la Macula, un étrange empoisonnement du sang, revient affecter la santé d’Hugo au même moment où les rats font leur apparition dans la région, encore plus nombreux et dangereux que jamais. L’instauration d’un couvre-feu et la condamnation de quartiers entiers de la ville ne parvient pas à freiner l’épidémie de peste. Pour empirer encore la situation, la maladie d’Hugo atteint le stade final, et ce dernier se trouve au seuil de la mort. Amicia tentera une fois de plus de sauver son jeune frère, mais sans aucune solution concrète en vue, elle devra se tourner vers La Cuna, une mystérieuse île que le garçon a vue en rêve, dans l’espoir de trouver un remède.
La majorité des jeux vidéo mettent en vedette un héros presque invincible, capable de terrasser des hordes d’ennemis sans fléchir, mais ce n’est vraiment pas le cas de la franchise A Plague Tale, où l’on incarne une adolescente armée d’une simple fronde qui doit, la plupart du temps, tenir son petit frère malade par la main. Le sentiment d’impuissance est un peu moins fort dans ce second opus, alors qu’on peut désormais contrer les attaques des soldats et les tuer avec un garrot ou un couteau. On entre même en possession d’une arbalète au cours de la campagne, mais comme les carreaux sont plutôt rares, ils doivent être utilisés avec parcimonie. L’approche furtive, qui consiste à se déplacer accroupi, à se cacher dans les herbes hautes, à lancer des pierres et des poteries pour créer une diversion et détourner l’attention, demeure donc la seule solution viable pour progresser à travers les nombreux dangers auxquels on est confronté.
Tout en conservant sensiblement la même formule que le premier jeu, certaines mécaniques ont été ajoutées dans A Plague Tale: Requiem. Il n’est plus nécessaire de ramasser des pierres pour sa fronde par exemple, puisque les munitions sont illimitées cette fois-ci. On doit toujours récolter des matières premières par contre, comme du salpêtre, du souffre, de la résine et de l’alcool, afin de fabriquer diverses potions alchimiques qui nous aideront dans notre quête, dont l’Ignifer, servant à allumer des lampes et des feux de camp, l’Extinguis, pouvant éteindre les torches des soldats, la poix, utile pour créer des brasiers, ou l’Odoris, qui attire les rats vers un endroit précis. Ces potions peuvent maintenant être combinées à une poterie avant d’être lancées. On peut toujours améliorer sa fronde, la qualité de ses concoctions alchimiques ou la capacité de sa ceinture lorsqu’on dispose des ressources nécessaires en visitant un établi.
La plus grande nouveauté de A Plague Tale: Requiem est l’ajout d’un arbre de compétences. Amicia augmente automatiquement la maîtrise d’un des trois types d’habiletés en fonction de son approche et des outils qu’elle utilise. La voie de la prudence débloque la possibilité de marcher plus silencieusement, de se déplacer plus rapidement quand on est accroupi, de lancer des objets plus loin, et de percer les armures des soldats poignardés dans le dos. La voie de l’agressivité déverrouille l’habileté de pousser des ennemis dans le feu ou dans une talle de rats, de récupérer plus vite après un coup, d’étrangler les adversaires plus efficacement, et de recharger les armes à une vitesse accrue. La dernière voie, celle de l’opportunisme, permet de créer des munitions alchimiques en moins de temps, d’utiliser moins d’ingrédients, d’obtenir des pièces pour améliorer son équipement quand on fabrique des potions, ou de concocter une potion supplémentaire avec la même quantité de ressources.
Dès qu’on lance le jeu, on remarque immédiatement à quel point les graphiques ont été améliorés, et les environnements n’ont jamais été aussi détaillés et magnifiques. Contrairement à l’opus précédent, qui était plutôt glauque et dont les couleurs étaient souvent ternes, A Plague Tale: Requiem propose des environnements ensoleillés et des villages animés. L’horreur n’en est que plus grande quand on se retrouve dans des environnements sombres, avec des mouches bourdonnant au-dessus des piles de cadavres. La mer grouillante de rats, souvent composée de centaines de rongeurs, est impressionnante et donne froid dans le dos. Fuyant la lumière et se jetant voracement sur les humains se trouvant sur leur chemin, leur comportement de groupe est aussi très naturel. En plus d’animations faciales très réalistes, le doublage des voix est impeccable, et la trame sonore d’une grande qualité.
Améliorant les mécaniques du premier opus et surtout les graphiques, A Plague Tale: Requiem continue d’offrir une expérience unique dans le monde du jeu vidéo, alternant entre survie, approche furtive et puzzles environnementaux. Si vous avez apprécié Innocence, vous adorerez cette suite.
8/10
A Plague Tale: Requiem
Développeur: Asobo Studio
Éditeur: Focus Entertainment
Plateformes: Nintendo Switch, PlayStation 5, Windows, Xbox Series S/X (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)