L’amour d’Ariane et de Mazlum, le « plus beau de tous les amours » est rendu impossible par la patrouille des Minotaures au service du régime autoritaire d’une obscure cité dans un temps incertain. Le crime de Mazlum? C’est un poète et il est accusé de propagande insurrectionnelle urbaine.
Ariane survivra-t-elle à l’exil de son amoureux? Un peu à la manière du mythe d’Orphée et Eurydice, L du Déluge présente un pastiche de tragédie antique pluridisciplinaire, qui fourmille de références puisées dans différents lieux et différentes époques.
Une douzaine d’artistes très différents sur scènes, des tenues couleur orange qui ressortent comme du feu sur le noir de la scène, deux sièges haut perchés où trônent des divinités qui envoient sur la Terre des messagers (non aux sandales ailées, mais aux souliers adaptés à leurs fonctions), une multitude de monstres hybrides et acrobates comme on les rencontre dans les récits grecs anciens, des références aux dieux issus de la mythologie sumérienne, un chœur qui raconte la tragédie en pleurant ou en dansant…
L du Déluge est à la fois un spectacle ambitieux et modeste, avec ses moments drôles et spectaculaires, un peu éparpillé parfois. Il met en scène tout un chœur assez bien réglé de voix et de corps suggérant une représentation de ce qu’on ne peut qu’imaginer des mythes antiques, mais adaptés à l’époque contemporaine.
Il y a quelques longueurs, mais la proposition du spectacle est intéressante, bien interprétée par des performances souvent impressionnantes. Beaucoup de créativité dans des détails comme la couleur des langues ou d’autres… Il faut regarder partout et ne pas trop chercher la logique de la narration. Les chœurs sont là pour émouvoir, plus que pour raconter.
On ressort un peu assommé par le foisonnement des scènes et des références lancées sans vraiment de but précis. La narration et le destin des deux protagonistes mériteraient, selon moi, d’être clarifiés pour mieux tenir l’attention du spectateur. Mais le spectacle est on ne peut plus original et il mérite qu’on s’y arrête.
L du Déluge : Danse, théâtre, performance, chant
Gabriel Léger-Savard et Marilyn Daoust
L du Déluge, du 28 novembre au 6 décembre au théâtre La Chapelle, à Montréal