Il est bien rare, dans cette déferlante de jeux comprenant bien souvent des visuels de plus en plus complexes, ou de l’action de plus en plus frénétique, que l’on se retrouve à être absorbé par ce qui est essentiellement des tableaux fixes, où divers indices affichés en surbrillance permettront de résoudre un mystère. Ou, plutôt, une série de mystères.
Non, il ne s’agit pas d’un jeu d’aventure pointe et clique des années 1990, mais plutôt The Case of the Golden Idol… un jeu pointe et clique évoquant les années 1990. La différence est peut-être mince, mais le titre développé par Color Gray Games et publié par Playstack a non seulement des allures d’hommage, mais semble aussi s’appuyer sur ce passé vidéoludique, justement, pour offrir quelque chose de nouveau.
Voilà donc le joueur confronté à une série de meurtres de plus en plus complexes, mais aussi toujours « pris sur le vif », au moment du crime. Plutôt que de devoir examiner les lieux après coup, peut-être même avec la traditionnelle trace de craie entourant un cadavre, le joueur est en fait placé directement dans l’action, au moment même où la victime passe de vie à trépas.
La suite est relativement simple… Du moins, la première partie des tâches à accomplir. Le joueur doit ainsi examiner toutes les pièces de l’endroit où a été commis le meurtre et tous les personnages se trouvant sur les lieux à ce moment précis. Ce faisant, il pourra récolter divers indices, qu’il s’agisse du nom des personnes présentes, ou encore le nom des armes ayant potentiellement servi à assassiner la victime, entre autres informations.
La deuxième partie de l’enquête peut rapidement devenir plus complexe. Car on aura beau avoir méticuleusement exploré toutes les zones possibles et inimaginables, il faudra ensuite déterminer qui a tué qui, et de quelle façon. Pour ce faire, les différents indices serviront à aiguiller le processus de réflexion du joueur, mais une chose deviendra rapidement évidente : après quelques enquêtes relativement évidentes, il faudra sortir son carnet et commencer à prendre des notes.
A-t-on poussé trop loin cette nostalgie pour les années 1990? Souhaitait-on vraiment nous faire revivre la chasse aux secrets et aux indices de Myst et d’autres titres du genre? Quoi qu’il en soit, il faudra se résigner à l’idée que ces énigmes n’iront pas en perdant de leur complexité, bien au contraire. D’autant plus que toute cette histoire est bel et bien une suite d’événements funestes s’articulant autour de cette statuette sud-américaine en or dotée d’étranges pouvoirs.
Du côté de la technique, eh bien, c’est un jeu pointe et clique; la chose devrait pouvoir tourner sur un four micro-ondes relativement récent. Mais blague à part, les dessins découlant quasiment de l’art naïf pourraient rebuter certaines personnes; d’un autre côté, toutefois, le style visuel cadre parfaitement avec l’époque que le jeu cherche à évoquer, ainsi qu’avec l’ambiance que les développeurs cherchent à créer : celle d’un jeu mi-sérieux, mi-absurde, où des gens s’assassinent en série pour contrôler ce qui a toutes les allures d’un trés0r et d’une malédiction.
The Case of the Golden Idol est donc à la fois un rappel de l’âge d’or des jeux PC, mais aussi une utilisation fort efficace du cadre d’un jeu du genre pointe et clique. Avec, à la clé, un divertissement fort efficace.
The Case of the Golden Idol
Développeur : Color Gray Games
Éditeur : Playstack
Plateforme : Windows (Steam)
Jeu non disponible en français