Les portages de jeux exclusifs aux consoles PlayStation vers l’environnement PC deviennent une habitude chez Sony. S’il aura fallu attendre quatre ans pour voir apparaître God of War et Marvel’s Spider-Man (en version « remastered ») dans la boutique Steam, il ne s’en sera écoulé que deux entre la sortie initiale et l’adaptation de Marvel’s Spider-Man : Miles Morales.
Cette suite directe de Marvel’s Spider-Man, séparée de celle-ci par deux ans sur console, ne sort que trois mois après l’opus initial sur PC. Et ça se ressent, tant les différences sont minimes. On retrouve la même ville de New York pleine de vie, mais cette fois recouverte d’une neige hivernale, les mêmes mécaniques de jeu et le même moteur graphique. On constate toutefois une meilleure optimisation et les délais de chargement des textures lors des déplacements à bonne vitesse – un problème mineur rencontré lors du test de Marvel’s Spider-Man sur le même ordinateur – ont disparu.
Le Spider-Man qu’est Miles Morales est certes un peu différent de celui de Peter Parker. Il se distingue en grande partie grâce à ses attaques renforcées par la bioélectricité, un superpouvoir qu’il se découvre au début de l’aventure. Quel lien avec les araignées? Allez savoir. Il peut aussi se rendre invisible… et qui s’en plaindrait? En contrepartie, on note cependant que les habiletés liées aux costumes ont été largement affaiblies. Bye-bye, bras robotisés et guérison à volonté.
Miles Morales dispose évidemment de sa propre aventure qui, à l’instar de celle de Peter Parker, impliquera comme par hasard un grand nombre de ses proches. On évitera les grandes révélations pour se contenter de dire que les principaux vilains, le Bricoleur (The Tinkerer en version originale anglaise) et l’homme d’affaires Simon Krieger, entraînent le joueur dans un scénario intéressant au dénouement réussi. Le tout est certes très « arrangé avec le gars des vues », mais ça n’empêche pas l’aventure principale d’être riche en émotion.
Malheureusement, cette aventure est un peu courte et les antagonistes secondaires se font rares. Les retours de Rhino et du Vautour n’y changent pas grand-chose. On aurait apprécié la présence d’ennemis nouveaux, plus redoutables, et de séquences de combat plus variées.
D’autant que les types d’ennemis à affronter et le format des quêtes secondaires sont dans la droite ligne de Marvel’s Spider-Man, à quelques petites variations près. Le premier opus de la série souffrant d’une certaine répétitivité à des fins de meublage, on arrive ici au même constat.
Malgré ce meublage, l’expérience demeure plutôt courte, ce qui donne au final l’impression de jouer à un DLC transformé en jeu à part entière à force de prendre de l’ampleur. Alors que l’aventure de Marvel’s Spider-Man avait de quoi nous occuper de 25 h à 35 h (avec ses 2 DLC), celle de Miles Morales atteint plutôt la quinzaine d’heures et il ne faut que 7 h ou 8 h pour compléter la trame principale. Bien moins que les 17 h de son prédécesseur.
Vendu pour une dizaine de dollars de moins que son prédécesseur, Marvel’s Spider-Man : Miles Morales se contente principalement de prolonger l’expérience qu’est Marvel’s Spider-Man sans chercher à révolutionner quoi que ce soit, ce qui est décevant. On ne change pas une formule gagnante, diront certains, mais d’autres pourraient y voir une forme de paresse à des fins pécuniaires.
Chose certaine, quelques quêtes secondaires dignes de mention n’auraient pas été un luxe vu la durée modeste du scénario et le peu d’innovation. On s’attendait à plus de la part de cette suite et c’est la note qu’on lui accorde qui en souffre, quitte à être sévère envers un jeu de qualité qui demeure très plaisant.
6,5/10
Marvel’s Spider-Man: Miles Morales
Développeurs : Insomniac Games & Nixxes Software
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Plateformes : PC (Steam et Epic Games Store), aussi disponible sur PlayStation 4 et PlayStation 5 depuis 2020 (testé sur Steam)
Jeu disponible en français