Lancée en avril dernier sur Netflix, Anatomy of a Scandal est une minisérie qui semblait tout avoir pour elle : une distribution assez solide; un mélange de sexe, de pouvoir, de zones grises concernant le consentement, et un procès avec ses révélations et ses coups de théâtre. Malheureusement, l’oeuvre laisse les téléspectateurs sur leur faim.
Adaptée du roman du même nom de Sarah Vaughan, Anatomy of a Scandal raconte l’histoire d’un procès pour viol intenté par une ancienne subordonnée d’un influent ministre britannique. Y a-t-il vraiment eu agression? Ou la relation sexuelle survenue dans le bâtiment de Westminster, à Londres, tenait-elle plutôt de la partie de jambes en l’air endiablée entre deux anciens amants qui venaient de rompre?
On pourrait penser que cette série profiterait de sa tribune pour réellement examiner la question du consentement. Faut-il vraiment dire non pour signifier que l’on ne souhaite pas que certains gestes ne soient posés? Dans le feu de l’action, peut-il y avoir confusion et risque-t-on de se méprendre sur les intentions d’autrui? Qu’en est-il lorsque la politique se même de la partie et fait pencher la balance d’un côté, ou d’un autre?
Tout cela, la série tente de l’accomplir, mais s’enfarge malheureusement dans les fleurs du tapis. En multipliant maladroitement les flashbacks, avec des révélations qui finiront par en dire long sur les agissements de certains personnages, des décennies plus tard; en utilisant des plans de caméra excessivement dramatiques, y compris lors de moments qui ne sont franchement pas si dramatiques, et en offrant un revirement de situation si absurde qu’il en est risible, les créateurs de la série ont largement gaspillé le côté sérieux et dramatique de leurs six épisodes.
Fallait-il se concentrer sur les aspects dramatiques du procès et de ses implications? Fallait-il plutôt se donner un côté over the top pour épater la galerie? On l’ignore. Ce que l’on sait, par contre, c’est que l’on termine les six épisodes en haussant les épaules. Après tout, le suspense ne dure qu’un temps, et contrairement à l’excellent film The Lincoln Lawyer, par exemple, où la finale peut surprendre, ici, on se doute bien de ce qui se passera… et de ce qui surviendra ensuite, une fois que l’histoire sera « finie ».
Ultimement, Anatomy of a Scandal sera hélas rapidement oubliable, malgré l’importance des sujets qui y sont abordés. Peut-être est-ce là le problème des plateformes où l’on choisit trop souvent la quantité par rapport à la qualité.