Nombreux sont les jeux s’articulant autour de la logistique et du transport de marchandises; pourtant, il semble y avoir un attrait particulier, lorsqu’il est question du 19e siècle, avec ses locomotives à vapeur et ses relents de Far West. Pour les amateurs du genre, Sweet Transit pourrait représenter un jeu fort intéressant… si ce n’est de quelques accrocs.
Développé par une seule personne – Ernestas Norvaisas – et publié par Team17, le jeu fonctionne selon des principes connus : pour développer une ou plusieurs villes, il faut des ressources, et pour obtenir ces ressources, il faut des installations spécialisées et des travailleurs.
Jusque-là, tout va bien : en construisant votre première ville, vous attirez d’abord des habitants, puis vous les envoyez travailler dans des mines, des scieries, des fermes… Mais pour s’assurer que tout ce beau monde se rende au travail, et que vos ressources circulent, il faut des moyens de transport. Et qui dit transport, dans Sweet Transit, dit trains. Beaucoup, beaucoup de trains, avec des réseaux ferroviaires qui rejoignent les quatre coins de votre « empire », pour évoquer le titre d’un célèbre jeu de Sid Meier, où l’objectif est relativement similaire.
C’est d’ailleurs là où les choses se compliquent, car si l’on peut comprendre qu’en tant que titre en accès anticipé, Sweet Transit est toujours en développement, certains aspects de base du jeu sont largement mal ou sous-expliqués, ce qui mène à une expérience de jeu franchement frustrante. Par exemple, pourquoi est-il impossible de construire un pont ferroviaire par-dessus une autre ligne, alors que les deux lignes de chemin de fer en question sont perpendiculaires? Est-ce parce que les ponts sont réservés aux rivières et autres plans d’eau?
Pourquoi un train, à qui l’on a spécifiquement donné comme instructions de transporter des marchandises d’un point A à un point B, repart-il toujours à vide? Pourquoi ne semble-t-il pas y avoir de commande directe pour passer des bâtiments industriels aux bâtiments résidentiels, dans le menu de construction, à moins de physiquement cliquer sur différents immeubles?
Pourtant, on devine, derrière toutes ces frustrations, les bases d’un très bon, voire d’un excellent jeu. Mais pour parvenir à cela, pour atteindre ce niveau de qualité, il faut que les joueurs puissent comprendre pourquoi leurs réseaux ne fonctionnent pas. Car c’est de cela qu’il s’agit, finalement : d’un simulateur de programmation informatique, où les gares, les trains et les rails forment les composantes d’un circuit électronique recevant des instructions.
Mais à l’instar des programmeurs qui peuvent s’arracher les cheveux devant un problème en apparence insoluble, ou devant un message d’erreur abscons, Sweet Transit n’offre pas assez d’accompagnement pour que les joueurs y trouvent véritablement leur plaisir. Et donc, en attendant que le titre soit suffisamment clair pour que ces premiers réseaux logistiques soient fonctionnels, force est d’admettre qu’il n’est pas recommandé de se procurer cette création pourtant prometteuse.
Sweet Transit (en accès anticipé)
Développeur : Ernestas Norvaisas
Éditeur : Team 17
Plateforme : Windows (testé sur Steam)
Jeu offert en français (interface et sous-titres)