Les amateurs de « hack’n’slash » de la vieille école ont un nouveau titre à se mettre sous la dent avec Soulstice, un jeu axé sur des combats rapides et frénétiques dans lequel on ne contrôle pas une seule héroïne, mais bien deux.
Jadis, les trois Gardiens (le Porte-Flambeau, le Juge et le Façonneur), ont créé un Voile afin de protéger le royaume de Keidas du Chaos lors d’un incident baptisé le solstice des âmes. Bien que ces événements survenus il y a des siècles soient tombés dans l’oubli depuis, ils ont toutefois donné naissance à une nouvelle espèce de guerriers sacrés, forgés dans le sacrifice et la détermination, dont la mission est de défendre le monde des hommes. Quand une faille apparaît subitement dans le Voile et ne cesse de s’agrandir, des hordes incessantes d’horreurs s’y engouffrent, menaçant la population. On incarne une chimère, une entité créée à partir de l’union de deux âmes dans un même corps, et en tant que guerrière de l’Ordre de la Lame Cendreuse, on est envoyé sur les lieux afin de combattre ces monstres, mais surtout pour trouver les causes de cette déchirure entre les dimensions, et la refermer une fois pour toutes.
Soulstice est « hack’n’slash » classique, dans la lignée de Nier, Bayonetta ou Devil May Cry. Là où le titre se distingue, c’est par la dualité du personnage que l’on incarne, constitué de Briar, une guerrière munie d’une épée ridiculement énorme, et Lute, un spectre bleu flottant en permanence au-dessus du corps de sa sœur. En dehors des mécaniques habituelles, alternant entre attaques lourdes et légères et la possibilité d’esquiver et de bloquer les coups, Lute possède des pouvoirs mystiques lui permettant de défendre Briar en ralentissant les ennemis, en faisant dévier leurs projectiles, ou en annulant carrément leurs attaques lorsqu’on appuie sur le bouton B au bon moment. L’unité entre les deux sœurs augmente au fil de l’action, et quand elle atteint son maximum, on accède alors à des offensives synergiques encore plus dévastatrices. Le résultat est un système de combat original et facile à prendre en main, mais qui demande un certain temps avant d’en maîtriser toutes les subtilités.
Lute peut en plus activer deux champs de force distincts. Le champ de couleur rouge laisse détruire les amas de cristaux de la même couleur bloquant notre route, tandis que le champ bleu fait apparaître des objets invisibles à l’œil nu, ce qui est utile pour atteindre des endroits autrement inaccessibles lors des portions plateformes du jeu. Le champ bleu matérialise en plus les fantômes, que l’on peut alors attaquer sans que notre épée ne passe au travers de leur forme intangible. Ces champs de force ne peuvent pas rester activés trop longtemps, sinon, Lute perd son énergie et disparaît, le temps de se recharger. Soulstice attribue un score à la fin de chaque combat (or, diamant, platine), qui varie en fonction de la durée, des dégâts assénés et de la variété de nos attaques. On obtient également une note à la fin de chaque niveau. Il y a donc une certaine motivation à refaire des tableaux pour obtenir un meilleur score.
Les résidus de faille pourpre cachés dans des caisses et des barils ou tombant des ennemis terrassés sont utilisés pour améliorer les habiletés de Briar. On débloque alors des combos de plus en plus complexes (X, X, pause, X, X, X pour une avancée tonitruante par exemple). Les résidus de faille cobalt servent quant à eux à augmenter les pouvoirs de Lute, et à déverrouiller de nouvelles habiletés. L’arbre de compétence de chacun des deux alter ego est assez substantiel, comprenant des dizaines de talents différents. La poussière de faille émeraude restaure les points de vie de notre héroïne au fil de l’aventure, tandis que les fragments d’hôte déformés augmentent notre santé maximale quand on en accumule assez. De nombreux portails disséminés à travers les tableaux donnent accès à des défis secrets situés dans une arène spéciale. Une fois découverts, ceux-ci peuvent être lancés à tout moment depuis le menu principal du jeu.
Les visuels gothiques de Soulstice sont agréables à l’œil et les rendus, s’affichant en 4K, tirent profit de la puissance des consoles de cette génération. Trois modes sont d’ailleurs disponibles, axés sur la performance, la résolution, ou un équilibre entre les deux. Le principal irritant du jeu, et il est majeur, se trouve du côté de la caméra, qui est fixe et qu’on ne peut pas contrôler. Sa position lors des batailles obstrue souvent la vue, ce qui représente un inconvénient majeur quand on est entouré d’ennemis, mais c’est encore pire dans les portions plateformes du jeu. Il n’est pas toujours évident d’effectuer des sauts et des double-sauts précis pour atteindre un endroit plus élevé, ni de trouver les passages cachés donnant accès à des zones secrètes, ce qui nuit à l’exploration. C’est vraiment frustrant, et avoir accordé le contrôle de la caméra aux joueurs aurait produit une expérience nettement supérieure.
Avec ses mécaniques de combat particulièrement satisfaisantes et la double nature de l’héroïne que l’on incarne, Sousltice aurait pu être l’un de meilleurs « hack’n’slash » de l’année, mais sa caméra, qui constitue une source constante de frustration, empêche malheureusement le titre d’atteindre son plein potentiel.
7/10
Soulstice
Développeur : Reply Games Studios
Éditeur : Modus Games
Plateformes : PlayStation 5, Windows, Xbox Series S/X (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)