Ce n’est pas juste le CO2 qui a battu des records en 2021. Le méthane et le protoxyde d’azote (ou oxyde nitreux) ont aussi atteint un sommet quant à leurs concentrations dans l’atmosphère, et les chiffres ont continué d’augmenter en 2022.
C’est ce qui ressort du rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les gaz à effet de serre, publié mercredi. Les données constituent une compilation des mesures recueillies par plus de 100 stations météo à travers le monde.
Le CO2 (dioxyde de carbone) reste le champion, avec une augmentation de 2,5 parties par million en 2021, pour un total de 415. L’OMM lui attribue la responsabilité des deux tiers du réchauffement climatique survenu depuis deux siècles et demi. Le méthane suit avec 16% et le protoxyde d’azote, avec 7%. C’est le méthane qui remporte toutefois la palme de la plus forte augmentation depuis 40 ans qu’on mesure sa concentration dans l’atmosphère (18 parties par million de plus, pour un total de 1908).
Les causes de la hausse du CO2 et du protoxyde d’azote sont claires et bien étudiées depuis longtemps. Les causes de la hausse du méthane, par contre, le sont moins. Certes, l’élevage bovin et la production de gaz et de pétrole produisent beaucoup de méthane, mais pas au point d’expliquer cette hausse rapide depuis au moins 2007. Les soupçons se portent vers des sources naturelles —par exemple, des milieux humides comme les tourbières— dont les écosystèmes seraient affectés négativement par la hausse des températures ou les précipitations changeantes. Mais le processus reste encore à élucider, note l’OMM dans son rapport.
Chose certaine, ce rapport est arrivé la même semaine où une analyse de l’organisme des Nations unies qui chapeaute la conférence annuelle sur le climat (Convention-cadre sur les changements climatiques, ou CCNUCC) prévient que les pays sont pour la plupart très loin d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre qu’ils s‘étaient fixés pour éviter un réchauffement catastrophique de plus de 2 degrés Celsius par rapport à l’ère pré-industrielle. Si la tendance se maintient, la trajectoire sera plutôt celle d’une augmentation de 3 degrés.