En à peine un mois, un nouveau variant du coronavirus, BQ.1, et son « descendant », BQ.1.1, ont gravi les échelons pour représenter, à la mi-octobre, 11% des nouvelles infections aux États-Unis. BQ.1 a également montré ces dernières semaines la plus forte croissance, par rapport aux autres variants, dans plusieurs pays d’Europe.
Si cela signifie qu’il se transmet plus facilement que les autres, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il est plus virulent. Toutefois, le fait qu’il apparaisse sur les écrans radar en ce début d’automne —moment où on assiste, comme on le craignait, à une remontée des cas un peu partout— n’est pas de nature à rassurer les autorités de santé publique. Si la tendance se maintient, les deux nouveaux-venus seront dominants aux États-Unis et dans certains pays d’Europe, dont la France, avant décembre.
BQ.1 et BQ.1.1 sont eux-mêmes des « descendants » de BA.5, la branche d’Omicron aujourd’hui dominante dans plusieurs pays: elle représentait par exemple les deux tiers des cas aux États-Unis en date du 15 octobre, selon les plus récentes données du Centre de contrôle des maladies (CDC).
La bonne nouvelle pourrait être que les nouveaux vaccins dits « bivalents » de Pfizer et de Moderna ont été conçus contre les versions BA.4 et BA.5 d’Omicron. En théorie, ils pourraient donc être aussi efficaces contre une version dérivée de BA.5.
Mais les premières analyses des mutations de ces nouveaux-venus incitent à la prudence: selon une étude chinoise pré-publiée le 4 octobre, BQ.1.1 serait capable d’échapper aux anticorps créés dans notre corps par une infection à BA.5. Ce qui suggère qu’il pourrait peut-être contourner la protection offerte par le vaccin —des moins, pour ceux qui ont reçu la dernière dose du vaccin.
La même étude suggère que l’un des récents médicaments à base d’anticorps monoclonaux (Evusheld), utilisé en priorité chez les patients immunosupprimés, serait moins efficace, voire inefficace. contre ces deux nouveaux variants. Ce qui, si ça se confirme, ne serait pas une première: d’autres médicaments de cette catégorie ont dû être abandonnés dans la dernière année, alors que le virus continuait d’évoluer.
L’étude du 4 octobre n’est que pré-publiée, ce qui signifie qu’elle n’a pas été révisée par d’autres experts. Plusieurs hôpitaux à travers le monde observent en ce moment la progression de ces nouveaux variants, et espèrent que les prochaines nouvelles du monde de la recherche seront plus encourageantes.