L’appétit des Britanniques pour la viande n’est pas affecté par les campagnes de sensibilisation en faveur des alternatives végétariennes, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Université de Surrey.
Les travaux ont porté sur les ventes, dans les supermarchés britanniques durant la période du « Veganuary » (« janvier végétalien ») de 2021, et ont révélé que si les ventes hebdomadaires moyennes d’aliments à base de plantes avaient augmenté de façon importante, avec un bond de 57 %, il n’y a pas eu de réduction équivalente des ventes de produits carnés.
À des fins de comparaison, les chercheurs ont aussi examiné les ventes des deux types d’aliments en novembre 2020, ainsi qu’en février et en mars 2021.
Selon Joanna Trewern, principale autrice de l’étude, « les travaux suggèrent que si les campagnes publicitaires alimentent une augmentation des ventes des aliments à base de plantes, nous ne constatons pas un remplacement à grande échelle de la viande, ce qui est essentiel pour progresser vers des régimes alimentaires plus durables et meilleurs pour la santé ».
« Les détaillants ont un rôle important à jouer pour faciliter l’adoption des habitudes alimentaires meilleures pour la santé. C’est bien de les voir agir, mais il faut en faire davantage pour réduire notre dépendance envers la viande et les produits laitiers. »
La hausse des ventes des produits végétariens a été plus forte dans les grandes surfaces, ainsi que dans les quartiers plus pauvres, ce qui porte à croire que les efforts des commerces pour rendre ces produits plus abordables ont fonctionné.
Selon les données courantes, la consommation de viandes du Britannique moyen dépasse largement les recommandations du gouvernement, et la Stratégie alimentaire nationale mise en place par Londres recommande une réduction minimale de 30 % de la consommation de viande pour aider à l’atteinte de la norme zéro émission carbone d’ici 2050, en fonction des engagements climatiques de l’État, rappellent les chercheurs.
Toujours selon Mme Trewen, « pour que le Royaume-Uni ait des chances raisonnables d’atteindre ses cibles climatiques, le gouvernement, les entreprises de l’alimentation, la société civile, les scientifiques et les professionnels de la santé doivent urgemment travailler de concert pour mettre en place des plans d’action et des politiques qui permettent d’effectuer des changements rapides et soutenus ».