Un train, une destination, mais tout une série de personnages aussi déjantés les uns que les autres, avec scènes d’action et revirements scénaristiques à l’appui : le film Bullet Train, réalisé par David Leitch et mettant notamment en vedette Brad Pitt, s’avère être un divertissement franchement amusant d’une durée de deux heures et des poussières. Que pourrait-on demander de plus?
À bord d’un train ultrarapide, circulant entre Tokyo et Kyoto, au Japon, un ancien assassin surnommé Coccinelle (Ladybug, joué par un Brad Pitt interprétant un homme à la recherche de son nouveau soi, avec thérapie et introspection, s’il vous plaît») est embauché pour récupérer une valise dont il ignore le contenu.
Qu’à cela ne tienne, « c’est toujours de l’argent », lancera notre protagoniste, qui est guidé au téléphone par son agente de liaison, en quelque sorte, qui s’assure de le guider dans sa mission.
Le problème, c’est que Brad Pitt n’est pas le seul, à bord du train, qui tente d’accomplir une mission. Et tout le monde semble avoir désespérément besoin de cette valise, d’une façon ou d’une autre. Pendant les deux prochaines heures, le cinéphile aura ainsi droit à une série de quiproquos et d’alliances parfois aussi temporaires que funestes, le tout sur fond d’action souvent bien arrosée d’hémoglobine, et saupoudrée de gags.
Pas question d’avoir des zombies, ici, comme dans Train to Busan, mais plutôt une sorte de recréation contemporaine d’un combo western et film de yakuzas. Les codes visuels et scénaristiques vont se télescoper, dans un maelström parfois renversant, et on se surprendra à s’attacher à ces pauvres bougres qui ne savent pas vraiment, en fait, qui tire les ficelles dans toute cette affaire.
Et les quelques surprises réservées par le scénario, qui s’appuie sur un roman de Kotaro Isaka du même nom dans sa version anglaise, tomberont franchement à pic. Ainsi, le film dure deux heures, mais on s’étonne, après déjà moult rebondissements, meurtres et scènes de bagarre, qu’il reste encore 60 minutes à ce long-métrage.
Si l’on regrettera la quasi-omniprésence des placements de produits, notamment l’extrêmement peu subtile place accordée à l’eau de marque Fiji, on se rabattra sur l’étonnante distribution pour compenser. On taira ici les noms des personnages qui débarquent à l’improviste, ou dont le visage n’est révélé qu’au moment opportun, mais il faut certainement reconnaître que M. Leitch, qui a déjà réalisé le premier John Wick, par exemple, ou encore le très bon Atomic Blonde, a su bien s’entourer.
Est-ce le meilleur film de ce genre? Sans doute pas. Mais pour éviter de se casser la tête en écoutant un long-métrage, pour être agréablement surpris par l’apparition d’acteurs et d’actrices que l’on n’attendait certainement pas là, et pour avoir sa dose de violence et de sang, Bullet Train est tout désigné.