On ne le répètera jamais assez : comme personnage, comme protagoniste, le Space Marine, le soldats génétiquement modifié de l’Imperium humain, dans l’univers de Warhammer 40K, est l’un des concepts ayant eu l’une des plus grandes influences sur les jeux de science-fiction. Et dans Space Marine, ce superguerrier a enfin droit à la place qui lui revient.
Sorti en 2009 et développé par feu Relic Entertainment, Space Marine est un jeu de tir et de combat au corps à corps à la troisième personne qui a été lancé dans la foulée d’une autre série de titres, eux aussi développés par Relic, et qui sont venus cimenter l’attrait de la franchise dans un contexte mainstream, au-delà des jeux de stratégie au tour par tour qui donnaient pratiquement envie de sortir son chiffrier Excel.
Après les deux premières déclinaisons de Dawn of War, d’excellents jeux de stratégie en temps réel, on change donc de style pour se glisser dans la peau de Titus, capitaine du chapitre des Ultramarines, qui est envoyé sur la planète Graia, assiégée par des hordes d’Orks, pour y défendre un Titan, une gigantesque machine de guerre.
Pour atteindre son objectif, Titus, épaulé par deux frères du même chapitre, aura fort à faire : après tout, les Orks sont bien souvent innombrables, et cette attaque planétaire monstrueuse ne fait pas exception. Ce sont donc des centaines, voire des milliers d’ennemis qu’il faudra abattre, ou encore découper en morceaux. Car s’il est possible de s’en tenir uniquement aux armes à feu de l’Imperium, qui sont en elles-mêmes terriblement mortelles, le jeu nous forcera éventuellement à lutter au corps à corps avec les monstres verts aux crocs acérés. Qui voudrait se priver, après tout, de la possibilité d’utiliser la plus qu’iconique chainsword, une épée dont la lame a été remplacée par les dents acérées d’une scie à chaîne?
Et avec le corps à corps vient la possibilité d’accumuler les combos et, surtout, de récupérer de précieux points de vie. Quand on disait que le jeu force ce genre d’affrontements…
Bref, entre les mitrailleuses lourdes, les bolters, dont les munitions ont la taille de petit obus, et qui font aisément éclater la tête de nos ennemis, et ces monstres assoiffés de sang dont il faudra soigneusement éviter les attaques avant de les tuer, généralement en leur enfonçant la lame de notre chainsword dans le ventre, ou en leur écrasant la tête avec notre marteau psychique, les combats de Space Marine deviendront vite excessifs… et c’est tant mieux. D’autant plus qu’un certain revirement de situation, aux deux tiers du jeu, viendra encore plus compliquer les choses.
Au-delà des viscères et des explosions, toutefois, il faut aussi rendre à César ce qui lui appartient : l’univers de Space Marine, où l’on joue déjà un supersoldat dont la taille approche les trois mètres, est absolument gigantesque. Cela est vrai dans le nombre d’ennemis à combattre, mais aussi dans la taille des décors et dans l’immensité des cités dans lesquelles nous seront amenés à combattre. Tout juste au début du jeu, par exemple, il est nécessaire de reprendre un canon de défense planétaire qui est tombé aux mains des Orks. Ledit canon, que l’on imagine être de grande taille, en le voyant au loin, pendant quelques instants, est en fait si puissant que chaque ogive tirée, qui est en soit massive, fait trembler les murs et provoque une vaste onde de choc.
Un autre exemple? Pour se rapprocher de l’endroit où sont fabriqués les fameux Titans que nous devons défendre, il faut emprunter un train et traverser un pont gigantesque, qui nécessitera plusieurs minutes de trajet, même en étant lancé à très grande vitesse.
Cela étant dit, Space Marine n’est pas un jeu parfait. D’abord, que ce soit la faute des ressources matérielles de l’époque, ou un choix des développeurs, le titre est brun très, très longtemps. Bien sûr, une planète industrielle lourdement endommagée par des combats n’aura pas l’allure d’un paradis tropical, mais entre un couloir au plancher métallique et un autre, on a peine à croire que les gens de chez Relic n’ont pas copié-collé certaines portions du jeu.
Autre problème, qui dit jeu d’action et caméra à la troisième personne, dit risques assez élevés de se coincer derrière un mur, et donc de tenter frénétiquement de se dégager avant que des ennemis opportunistes n’en profitent pour nous faire la peau.
On se serait aussi passé des séquences avec QTE, ces touches à presser rapidement, à des moments précis, pour atteindre un objectif. Que voulez-vous, c’était la fin de la première décennie des années 2000, et il faut croire que les développeurs étaient convaincus de l’utilité de la chose (cela n’a jamais été utile).
Fort heureusement, ces défauts ne sont pas suffisants pour faire en sorte que Space Marine soit un jeu raté, ou encore un jeu ennuyant. Et fort heureusement, pour les amateurs de boucherie stellaire, le capitaine Titus, dans de beaux draps à la fin du premier jeu, sera de retour pour le deuxième, qui doit sortir dans relativement bientôt, après une pause forcée de plus d’une dizaine d’années.
En attendant, Space Marine est toujours tout à fait jouable, voire franchement agréable. Un classique à revisiter.
Space Marine
Développeur : Relic Entertainment
Éditeur : THQ
Plateformes : Windows, PlayStation 3, Xbox 360 (testé sur Windows/Steam)
Interface disponible en français