Il y a quelque chose de rassurant, à voir défiler le générique de fin de Thor : Love and Thunder, la plus récente déclinaison des aventures de Chris Hemsworth dans les habits du dieu scandinave du tonnerre. Car dans un univers où les aventures de superhéros, généralement réunies sous l’ombrelle Disney/Marvel, suivent habituellement la même formule, ce film montre que l’on peut effectivement combattre le Mal et s’amuser en même temps.
Se sentant désoeuvré après avoir rompu avec sa compagne, la Dre Jane Foster, et après ses mésaventures avec Thanos, le grand méchant du précédent cycle des films Marvel, Thor se lance à la poursuite de Gorr, un personnage apparemment sans histoire qui, après la mort de sa fille, entre en possession de la Necrosword, une arme capable de tuer des dieux.
Souhaitant venger la mort de son enfant, d’autant plus que le décès de celle-ci a été tourné en ridicule par le dieu à qui il dédiait des prières pour la sauver, Gorr se met en tête de massacrer toutes les divinités de la galaxie. Et s’il parvient à se rendre au coeur de la galaxie, aux Portes de l’Éternité, il pourra présenter un souhait (et un seul), ce qui pourrait signifier la mort de tous les dieux, laissant la place à un chaos généralisé.
Pour atteindre cet objectif, cependant, il a besoin de l’arme magique de Thor, qui est capable d’ouvrir le portail sacré vers l’Éternité. Voilà donc Gorr, magnifiquement interprété par un Christian Bale qui s’en donne à coeur joie, lancé dans une série de batailles avec notre divinité blonde.
De son côté, Thor doit lui-même faire le point sur sa vie, sur sa « carrière » – si l’on peut l’appeler ainsi –, et déterminer ce qui le motive à se lever, jour après jour. Dans le cadre de ces réflexions, il renouera avec Jane Foster, le personnage de Nathalie Portman, qui a soudainement pris les traits de Mighty Thor, l’équivalent féminin de notre héros. Mais cette transformation cache un lourd secret…
Tout cela pourrait donner un film rempli d’action, mais tout à fait conventionnel, comme Marvel sait bien le faire depuis près d’une vingtaine d’années, déjà. Fort heureusement, Taika Waititi, qui avait déjà réalisé Ragnarok, le précédent film de la série, qui était tout aussi enlevant que coloré et rigolo, est de nouveau aux commandes, et il s’en est donné à coeur joie pour injecter de l’humour et du divertissement bon enfant dans quelque chose qui aurait pu être correct, mais sans plus.
Ce que Waititi réussit à faire, aussi, c’est de présenter un film de Marvel qui ne se prend pas trop au sérieux, ce qui est un changement franchement apprécié. Non pas que les enjeux du long-métrage ne soient pas importants, mais il faut surtout se rappeler qu’au départ, les films de superhéros sont des films mettant en vedette des personnes disposant d’habiletés complètement hors du commun. Y compris Thor, qui est un dieu, après tout. Pourquoi ne pourrait-on pas s’amuser, alors que le film Marvel moyen comprend un géant vert, un type qui construit des robots dotés d’une quasi intelligence artificielle, bien des gens capables de voler, une sorcière, ou encore un supersoldat congelé pendant des décennies?
Ajoutez à cela ce qui ressemble à l’ensemble du catalogue des Guns n’ Roses (sauf Chinese Democracy, heureusement), et vous avez Love and Thunder, un film qui ne révolutionnera pas le genre, peut-être, mais un divertissement tout à fait solide. Et c’est exactement ce dont nous avions besoin.