Six mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, et alors que les combats ne semblent pas vouloir prendre fin, les Nations unies craignent que le prochain hiver ne soit particulièrement rude pour des millions d’Ukrainiens devant survivre dans des maisons endommagées, ou qui sont privés d’un accès au combustible ou à l’électricité nécessaires pour passer la saison froide au chaud.
« L’hiver arrive. Les populations sont prises au dépourvu par la guerre. Ont-ils ce qu’il faut pour passer les mois d’hiver? Personne ne me dit que oui », a ainsi déclaré Denise Brown, coordonnatrice humanitaire de l’ONU dans le pays en guerre, lors d’une conférence de presse tenue à la fin de la semaine dernière.
Déjà, le 15 juillet, l’ONU et plusieurs organisations humanitaires avaient lancé un nouvel appel aux dons, de l’ordre de 226 millions de dollars pour permettre aux habitants du pays de se préparer à l’hiver.
« Ces fonds permettront aux organismes humanitaires d’entamer les activités d’achat, de distribution et de réparation critiques. L’objectif est de fournir une aide à 1,7 million de personnes avant l’hiver prochain », indique ainsi l’ONU sur son site internet.
Situation difficile
Sur le terrain, les conditions devraient se détériorer au cours des prochaines semaines; au plus fort de l’hiver, les températures peuvent chuter jusqu’à -20 degrés Celsius, dans certaines parties du pays. Et dans ces conditions, vivre dans un abri, ou dans une résidence endommagée par les combats, signifie souffrir du froid, en plus de risquer des engelures, des maladies, voire la mort.
« Chaque semaine ou chaque quinzaine, nous émettons des notifications pour essayer d’accéder à ces populations », a ajouté Mme Brown, en parlant de ces millions de gens qui risquent de passer un hiver très difficile.
Selon l’ONU, les populations, surtout les personnes âgées dont beaucoup vivent dans des zones rurales, ont besoin de réparer leurs fenêtres, des portes, ainsi que leur système de chauffage. Les Nations unies préparent un plan global pour l’hiver, qui indiquera notamment où se trouvent les hôpitaux et les cliniques ayant besoin de générateurs d’électricité. L’organisation internationale risque toutefois d’éprouver des problèmes pour accéder à certaines parties de la population, notamment les gens se trouvant sur la ligne de front, ou encore les civils vivant dans les zones contrôlées par les Russes.
Du côté des territoires toujours dans le camp de Kiev, l’ONU affirme avoir déjà pu accéder à « près d’un million de personnes », a poursuivi Mme Brown.
Celle-ci a récemment conclu une première visite dans l’est de l’Ukraine, afin de constater, sur place, l’impact humanitaire de la guerre qui a déjà fait plusieurs dizaines de milliers de morts et de blessés, ainsi que des millions d’exilés, intérieurs, comme à l’étranger.
D’ailleurs, a encore indiqué Mme Brown, « nous n’avons tout simplement aucun moyen fiable de traverser la ligne de front ». Les Ukrainiens sous contrôle russe risquent donc d’être livrés à eux-mêmes, et de dépendre du bon vouloir du Kremlin.
Depuis l’éclatement du conflit, plus de 12 millions d’Ukrainiens ont reçu de l’aide humanitaire fournie par l’ONU ou des agences liées.