On commence à manquer de métaphores pour les photos du télescope spatial James-Webb. Que diriez-vous, par exemple, de regarder une portion du ciel correspondant à ce que vous pouvoir à travers une paille?
À la mi-août, une équipe d’astronomes a publié 690 images correspondant chacune à une portion différente du ciel, le tout représentant l’équivalent d’un dixième d’une pleine lune — ou l’équivalent de la portion du ciel que vous pouvez voir à travers une paille.
Mais une paille à travers laquelle on pourrait plonger pour voir jusqu’à 13 milliards d’années-lumière. Chaque « paille » montre donc des milliers, voire des dizaines de milliers, de galaxies à travers différentes étapes de leur existence.
L’équipe s’appelle le Cosmic Evolution Early Realease Science Survey (CEERS), et elle n’est qu’une des nombreuses équipes, à travers le monde, qui ont réservé du temps d’observation sur le James-Webb (JWST). Une autre de ces équipes a publié le 22 août une image de Jupiter contenant, dans l’infrarouge, un luxe de détails sur ses nuages jamais vus jusqu’ici — rappelant au passage que le nouveau télescope a aussi la capacité d’observer des objets qui, astronomiquement, sont très près de nous.
Quant à CEERS, c’est une collaboration internationale dont le premier objectif est de tester et valider des relevés de galaxies réalisés avant le JWST. Sa mosaïque de 690 images totalisant un rectangle de 31 000 par 10 000 pixels, en fait la plus grande recension de galaxies — pour l’instant. L’image ci-dessous met en valeur six des objets observables sur l’ensemble de la mosaïque, comme une galaxie spirale (1), et des groupes de galaxies en interactions (3 et 4).