Réunissant les vedettes de Jurassic Park et celles de Jurassic World dans une même intrigue, Dominion, maintenant disponible en 4K, Blu-ray et DVD, parvient à apporter une conclusion aux deux trilogies de films relatant le retour des dinosaures à l’ère moderne.
À la fin de Jurassic World: Fallen Kingdom, le film précédent de la série, la jeune Maisie a choisi de libérer des dizaines de dinosaures dans la nature plutôt que de les laisser mourir à l’intérieur du manoir Lockwood, envahi par des fumées de cyanure d’hydrogène. Quatre années se sont écoulées lorsque débute Dominion. La plupart des monstres préhistoriques ont établi domicile dans le parc national de Big Rock, au nord de la Californie, mais plusieurs déambulent librement dans notre monde, et la coexistence entre les créatures du Crétacé et la civilisation moderne n’est pas sans heurts. La présence de ces mastodontes d’antan a bouleversé l’ensemble de l’écosystème, et des nuées de sauterelles, encore plus grosses que des oiseaux, ravagent maintenant les récoltes un peu partout en Amérique, avant de se propager sur les autres continents. Serait-ce au tour de l’humanité d’être menacée d’extinction?
Suite à la conclusion de Fallen Kingdom, on s’attendait à ce que Jurassic World Dominion se concentre sur le choc apocalyptique causé par la rencontre entre les humains et les dinosaures, et bien qu’un faux reportage au début du film rapporte quelques incidents ici et là, comme un ptérodactyle ayant installé son nid au sommet d’un gratte-ciel ou un camping pris d’assaut par des dizaines de ces monstres préhistoriques, l’intrigue ne s’attarde pas sur ces événements. En fait, les monstres préhistoriques ne sont plus vraiment les vedettes du long-métrage cette fois-ci, et relégués au second plan, ils ne servent principalement que de miroir à l’humanité, dont c’est le tour d’être confrontée à la disparition. Le manque de respect pour la nature, la crise écologique, la science sans conscience ou les conséquences insoupçonnées d’avoir sorti le génie génétique de sa bouteille, sont plutôt les thèmes autour desquels l’œuvre s’articule.
Jurassic World Dominion raconte deux histoires en parallèle, qui finiront par converger. D’un côté, Claire et Owen tentent de sauver Maisie, kidnappée par la méchante corporation Biosyn. Respectant la tradition, les méchants, qu’ils soient braconniers ou scientifiques, finiront par connaître le sort qu’ils méritent, et mourront sous les coups des dinosaures qu’ils ont cherché à exploiter. L’autre fil narratif relate les efforts désespérés pour comprendre d’où proviennent les sauterelles géantes, et trouver une solution avant que les réserves alimentaires de la planète ne soient complètement détruites. Il s’agit donc d’une sorte de thriller génétique, doté d’une touche d’horreur, d’un brin d’humour, et de beaucoup d’action. Certaines scènes, notamment celle où Owen à dos de cheval capture des dinosaures au lasso dans les montagnes enneigées de la Sierra Nevada, apportent même une touche western à l’ensemble.
Déjà impressionnants lors de la sortie du premier Jurassic Park en 1993, les T-Rex, ptérodactyles, diplodocus, stégosaures, velociraptors, allosaures et giganotosaures n’ont jamais été aussi réussis que dans Jurassic World Dominion, autant en termes de textures (écailles, griffes, dents, etc.) que par leurs mouvements, qui sont d’un naturel désarçonnant et imitent à merveille la façon dont les animaux, surtout les prédateurs, bougent. La production ne se contente pas des monstres préhistoriques déjà vus dans les volets précédents, et en crée de nouveaux pour les besoins du film, notamment le therizinosaurus, un impressionnant dinosaure à plumes. La franchise a toujours été réputée pour ses scènes d’action à grand déploiement, et avec son intrigue explosive prenant place un peu partout à travers la planète, ce nouvel opus nous en donne définitivement pour notre argent côté divertissement.
Pratiquement tous les acteurs ayant joué un rôle plus ou moins important dans la franchise Jurassic World participent à Dominion, à commencer par les deux vedettes, Chris Pratt (Owen Grady) et Bryce Dallas Howard (Claire Dearing). Isabella Sermon (Maisie Lockwood), BD Wong (Henry Wu), Daniella Pineda (Zia Rodriguez), Justice Smith (Franklin Webb), et Omar Sy (Barry Sembène) reprennent tous leurs rôles. Même Blue, le vélociraptor apprivoisé par Owen, est de la partie. S’il a eu droit à une petite apparition dans le film précédent avec son personnage de Ian Malcolm, l’adepte de la théorie du chaos, Jeff Goldblum se voit accorder un peu plus de temps d’écran cette fois-ci. On apprécie surtout le grand retour d’Ellie Sattler (Laura Dern) et d’Alan Grant (Sam Neill), les héros de Jurassic Park qui reprennent du service. Du côté des nouveaux venus, on remarque Campbell Scott, dont le personnage de Lewis Dodgson, le patron de Biosyn, constitue un vilain un peu trop classique.
En se procurant la version haute définition de Jurassic World Dominion, on obtient deux versions du film (celle présentée en salle et une version étendue durant une quinzaine de minutes de plus) sur disques Blu-ray et DVD, ainsi qu’un code donnant accès à une copie numérique. Du côté du matériel supplémentaire, on compte un court métrage d’une dizaine de minutes intitulé Battle at Big Rock. Une revuette relate la première rencontre entre les trois acteurs originaux et ceux de la nouvelle trilogie, et une autre explore les effets spéciaux. On a aussi droit à un Making Of très substantiel de 47 minutes divisé en cinq parties, mettant en vedette le réalisateur Colin Trevorrow, la scénariste Emily Carmichael, et les acteurs principaux. Ce document explore les coulisses de certaines scènes, comme celle du marché noir sur l’île de Malte, la création des sauterelles géantes, les similarités entre l’histoire de Maisie et celle de Beta, la fille de Blue, ou les difficultés d’un tournage en pleine pandémie.
Même s’il est un peu moins bon que Fallen Kingdom, les cinéphiles voudront certainement voir Jurassic World Dominion, ne serait-ce que pour assister au grand retour de Jeff Goldblum, Sam Neill et Laura Dern, les vedettes de la trilogie originale.
7/10
Jurassic World Dominion
Réalisation: Colin Trevorrow
Scénario: Emily Carmichael, Colin Trevorrow et Derek Connolly (d’après les personnages créés par Michael Crichton)
Avec: Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura Dern, Sam Neill, Jeff Goldblum, Isabella Sermon, DeWanda Wise et BD Wong
Durée: 147 minutes
Format : Combo Pack (Blu-ray, DVD et copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol