Deux nouvelles études réalisées par la professeure Gurit Birnbaum, de l’Université Reichman, révèlent que les interactions en ligne, comme le fait de flirter dans des salons de clavardage, peuvent être destructrices pour une relation de couple.
Les conclusions des travaux indiquent ainsi que les dégâts potentiels provoqués par les interactions en ligne se produisent souvent à l’échelle du subconscient et pourraient entraîner la perception que le ou la partenaire actuel(le) est moins intéressant(e).
Ces sentiments facilitent la production de sentiments passionnés envers une personne différente de son ou sa partenaire – des sentiments que l’on pourrait avoir été en meilleure position pour les faire taire, par le passé.
L’arrivée des réseaux sociaux a représenté un défi important pour les structures monogames. Lorsque des personnes entament une relation qu’elles définissent comme monogame, elles espèrent demeurer fidèles à leur partenaire. Cependant, aujourd’hui, plus que jamais, elles sont soumises à des tentations envers des partenaires alternatifs, qui se cachent dans tous les coins du web.
Les gens, écrit la professeure Birnbaum, ont tendance à gérer les conflits provoqués par ces tentations en utilisant des stratégies de protection de leur relation, comme le fait d’ignorer les autres partenaires potentiels, ou en les percevant comme moins attirants qu’ils ne le sont.
Ces stratégies ne sont toutefois pas toujours efficaces, comme en témoigne le fort taux d’infidélité, souligne la Pre Birnbaum. Dans ses plus récents travaux, cette dernière examine comment les individus gèrent le conflit entre la tentation à court terme et les plans de longue haleine, ou, en d’autres mots, quels facteurs sont employés par les gens pour être davantage résistants aux tentations, et ceux qui diminuent cette résistance.
Clavardage et fantasmes
Pour évaluer le tout, deux études ont été menées, dans le cadre desquelles des participants en couple ont discuté en ligne avec une personne attirante, qui était un membre de l’équipe de recherche. La moitié des participants ont été affectés à un membre de l’équipe qui a mené une conversation au contenu neutre, et ont servi de groupe de contrôle, tandis que l’autre moitié a discuté avec un membre de l’équipe qui a flirté avec eux pendant la conversation.
Lors de la première étude, à la suite du clavardage avec un inconnu, les participants des deux groupes ont fait état de leur niveau d’attirance envers leur partenaire actuel, en plus d’accomplir une tâche qui permettait d’examiner leurs perceptions inconscientes de leur partenaire.
Dans le cadre de cette étude, il a été constaté que les participants avec qui le membre de l’équipe avait flirté percevaient leur partenaire actuel de façon moins positive, que ce soit consciemment ou inconsciemment, comparativement aux membres du groupe de contrôle.
Pour la seconde étude, après la discussion avec l’inconnu, les participants ont décrit, par écrit, le premier fantasme sexuel qui leur passait par la tête. Ces fantasmes ont été analysés par des juges indépendants qui examinaient le niveau de désir, exprimé dans chacun d’entre eux, envers le partenaire actuel et le partenaire alternatif des participants.
Les résultats ont démontré que dans le contexte du clavardage tournant au flirt, les participants fantasmaient davantage à propos des partenaires alternatifs, et exprimaient davantage de désir envers ceux-ci, comparativement aux participants membres du groupe de contrôle.
Aux yeux de la Pre Birnbaum, « de précédents travaux qui se sont penchés sur les facteurs prédisant l’infidélité se concentraient sur la personnalité des partenaires, ou sur des caractéristiques de la relation du couple ».
« Dans le cadre de nos travaux, j’ai choisi de me concentrer sur le comportement des partenaires alternatifs, et de déterminer si un partenaire alternatif exprimant son intérêt de façon plus active envers quelqu’un qui est déjà en couple est mieux en mesure de passer outre les mécanismes de défense, mettant du même coup en péril la qualité et la stabilité de la relation. »