Le nombre de Canadiens occupant un emploi a légèrement diminué, selon les plus récentes données de Statistique Canada, avec un recul d’un équivalent de 26 100 postes à temps plein, en mai dernier, soit -0,1 %. Ce léger recul s’est largement concentré en Ontario. À l’échelle nationale, cependant, voilà deux mois consécutifs que les employeurs cherchent à combler plus d’un million d’emplois.
Selon les données publiées jeudi, autant les secteurs des services que de la construction ont encaissé des pertes d’emplois, en mai. Le premier a détruit 20 600 postes, alors que le second perdait 17 500 équivalents d’emplois à temps plein.
« L’Ontario (-12 000; -3,0 %) a été à l’origine de plus des deux tiers de la baisse mensuelle de l’emploi salarié dans la construction en mai, probablement en raison, en partie, des grèves qui ont causé de nombreux retards dans des projets de construction dans la province », précise l’agence fédérale.
Le secteur de la vente au détail a aussi connu un mois de mai difficile, avec 8000 emplois perdus, mais s’il s’agit du deuxième mois de contraction consécutif, on dénombre malgré tout plus de 110 000 postes actifs dans ce secteur qu’il y a un an, à pareille date, alors que la plupart des provinces maintenaient des restrictions sanitaires strictes pour combattre la COVID-19.
« Parmi les 12 sous-secteurs du commerce de détail, neuf ont affiché une baisse de l’emploi salarié en mai. Dans le sous-secteur des concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, l’emploi a diminué de 2 300 (-1,1 %), ce qui comprend la baisse de 1300 (-0,9 %) enregistrée chez les concessionnaires d’automobiles. Cela a coïncidé avec le recul de 31,9 % des ventes de véhicules automobiles en mai », indique encore Statistique Canada dans sa note d’information.
Hausse des salaires, mais également hausse de l’inflation
Les travailleurs canadiens ont vu leur rémunération augmenter d’environ 2,5 % en mai, par rapport à l’année 2021, soit un taux de croissance plus faible que ceux enregistrés en avril (+3,2 %) et en mars (+4,2 %).
À cette hausse moins marquée s’ajoute la question de l’inflation. Car si la hausse des salaires correspond, en temps normal, à la cible de la hausse du taux d’inflation, en mai 2021, l’augmentation moyenne des prix atteignait… 7,7 %. Rien pour rassurer les travailleurs quant à la préservation de leur pouvoir d’achat.
La solution se trouve-t-elle du côté d’un nouvel emploi? Quoi qu’il en soit, Statistique Canada recensait 1 005 700 postes vacants en mai, soit un nombre à peu près inchangé depuis le mois précédent, mais une hausse massive de 42,5 %, comparativement à mai 2021. Selon l’agence fédérale, « le nombre de postes vacants a augmenté de façon constante jusqu’en décembre 2021, avant de se stabiliser quelque peu au cours des derniers mois ».
Parmi les secteurs les plus en manque de personnel, on trouve celui des soins de santé et de l’assistance sociale. En mai dernier, on comptait ainsi 143 400 emplois vacants, une augmentation de 14,5 %.