Le regain de fréquentation des services de transport collectif se poursuit, d’un océan à l’autre; selon Statistique Canada, les utilisateurs du train, du métro, de l’autobus et d’autres services du genre ont effectué 94,5 millions de déplacements en mai, soit le mois le plus achalandé depuis l’éclatement de la pandémie, en mars 2020.
Dans une note d’information publiée plus tôt cette semaine, l’agence fédérale indique ainsi que la fréquentation des divers services de transport collectif correspond à 60,8 % du niveau prépandémique.
En février dernier, Statistique Canada faisait plutôt état de 89,4 millions de déplacements réalisés au cours du mois de novembre 2021. Depuis, de nouvelles vagues pandémiques se sont abattues sur le pays, mais en raison de la levée progressive des restrictions sanitaires, et alors que les provinces n’ont plus eu recours à des confinements pour combattre la COVID-19, la fréquentation des transports collectifs est en hausse depuis 14 mois consécutifs.
« D’un mois à l’autre, le mois de mai compte environ le même nombre d’usagers du transport en commun, voire moins élevé, que celui observé en avril, car certains navetteurs et étudiants adoptent des moyens de transport plus actifs, comme la marche et le vélo. Cependant, une autre hausse anormale a été enregistrée en mai 2022; le nombre de passagers a augmenté d’environ 6,5 millions (ou +7,5 %) par rapport à avril 2022 », précise Statistique Canada.
L’organisme fédéral explique cette hausse par la forte croissance des emplois dans le secteur des services, ce qui aurait entraîné une augmentation importante des gens prenant le transport collectif pour se rendre sur leur lieu de travail.
Par ailleurs, impossible de passer sous silence l’impact éventuel de la hausse du prix de l’essence, dans un contexte d’inflation imputable à la pandémie, certes, mais aussi à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Sans oublier la hausse des marges bénéficiaires des pétrolières. Ainsi, en mai 2022, les consommateurs ont payé 48 % plus cher pour leur essence qu’à pareille date, l’année précédente. Si faire le plein devient trop cher, il est certainement envisageable de considérer les transports collectifs comme une alternative non seulement viable, mais aussi moins chère.
Qui dit hausse de la fréquentation dit aussi hausse des recettes. Dans un contexte où les sociétés de transport en commun ont généralement vu leurs finances plonger dans le rouge en raison, justement, de la forte chute de la fréquentation en raison des restrictions sanitaires et du travail à domicile, cette entrée d’argent, estimée à 217,3 millions de dollars, comparativement à 121,8 millions, au mois de mai 2021, sera certainement une bonne nouvelle pour les différentes entités.
Statistique Canada estime par ailleurs que la poursuite du rythme de l’inflation, qui dépasse maintenant les 8 % en rythme annuel, principalement en raison du prix des carburants, pourrait continuer d’alimenter la fréquentation des transports collectifs.