Le premier roman de l’artiste et militante Natasha Kanapé Fontaine commence tout doucement, avec ce qui semble une triste histoire de dépendance affective. Alors qu’on nous présente le personnage principal comme une femme de tête, on est étonné de la voir tomber à répétition dans les filets d’un manipulateur. Dans Nauetakuan – un silence pour un bruit, l’auteur nous amène tout à fait ailleurs : la Colombie-Britannique, le Mexique et Pessamit, trois endroits qui seront, à leur façon d’importante étapes dans le parcours initiatique de Monica.
Monica qui apprendra tant de chose en si peu de temps. Elle découvrira qui est sa mère, qui était sa grand-mère, quelle est sa communauté ou quelles sont ses communautés et, au bout du compte, elle se découvrira elle-même. À travers les arts actuels tout autant qu’à travers les traditions, dont le perlage et la « montée dans le territoire », elle s’appropriera un passé, une histoire, un territoire et surtout une spiritualité qui lui avaient presque été enlevés pour toujours.
Elle apprendra comment les horreurs des pensionnats pour autochtones ont eu et ont encore des impacts immenses sur celles et ceux qui y sont passé mais aussi sur leur proches, de génération en génération. Elle rencontrera de nombreux membres des communautés qui semblent avoir toutes et tous un point en commun : la capacité de se réjouir et de rigoler pour tout et pour rien.
Empreint de spiritualité et ponctué d’une très belle poésie, ce premier roman est une grande réussite. Mais ce n’est pas tellement pour le style qu’on a envie d’en terminer la lecture, mais plutôt pour en ressentir toute l’émotion. Bravo!