Il prépare le sol de telle façon que les plantes poussent mieux. Et il se nourrit en partie de leurs racines. Il pourrait être le seul fermier du monde mammifère… qui n’est pas un humain.
Ce sont du moins les chercheurs eux-mêmes qui le disent, dans une recherche parue le 11 juillet: le géomys, (Geomys pinetis) de son nom commun rat à poche, qu’on retrouve dans plusieurs régions des Amériques, serait « le premier mammifère non-humain fermier ». L’animal vit sous la terre, où il creuse des réseaux complexes de tunnels. Ce faisant, il permet aux racines de mieux respirer et de croître plus vite.
Mais le fait-il pour se construire une maison plus confortable ou a-t-il vraiment compris que les racines profitent de son travail?
Il s’avère que la définition du mot « fermier » n’est pas aussi claire qu’on l’imagine. D’une part, certains insectes comme les fourmis pourraient se qualifier. Chez les humains, ça implique une intention : les semences sont sélectionnées et l’objectif, chaque printemps, est clair. Mais lorsqu’on parle des « premiers fermiers » de la préhistoire, le travail était probablement bien plus approximatif et reposait plutôt sur les opportunités du lieu et du moment.
Serait-ce le cas des rongeurs à poches? « Parce qu’ils fournissent et cultivent l’environnement optimal pour la croissance, c’est ce que nous croyons qui fait d’eux des fermiers », résume au New York Times l’étudiante en biologie et auteure principale, Veronica Selden, de l’Université de Floride.
Parmi les arguments en sa faveur : les racines croissent plus vite dans les sections des tunnels qui lui sont accessibles. Un fait qu’ont mesuré les chercheurs en installant des barrières à des endroits stratégiques. Par ailleurs, son travail de forage lui fait dépenser beaucoup plus d’énergie que s’il vivait en surface, et les racines lui fournissent de 20 à 60 % des calories nécessaires. Par contre, il n’a pas encore demandé sa carte de membre de l’association locale des fermiers.