En proposant une intrigue plus sombre qui ne s’adresse pas uniquement aux enfants, The Secrets of Dumbledore, le troisième volet de la franchise Fantastic Beasts disponible cette semaine en 4K, Blu-ray et DVD, s’avère le plus abouti de la trilogie.
Depuis des siècles, les sorciers font des pieds et des mains pour soustraire leur existence aux regards des « Moldus » (les humains ne possédant aucun pouvoir surnaturel), mais convaincu de la supériorité de sa race, Gellert Grindelwald estime qu’ils ne devraient pas avoir à se cacher, et rêve d’un monde qui serait dominé par les adeptes de la magie. Cette philosophie, partagée par un nombre grandissant de partisans, a créé une profonde scission au sein de la communauté des magiciens. Suite à une enquête menée par ses pairs, Grindelwald est blanchi de tous les crimes commis dans le passé (dont le meurtre de Leta Lestrange), ce qui lui permet de poser sa candidature pour devenir le prochain président de la Confédération internationale des sorciers. Même s’il est habituellement plus préoccupé par les animaux fantastiques que la politique, Newt Scamander se verra confier par Albus Dumbledore la mission d’empêcher les sombres machinations de Grindelwald pour remporter l’élection, ce qui aurait pour conséquence d’entraîner les siens dans une guerre contre le reste de l’humanité.
Contrairement à Harry Potter, Fantastic Beasts, la franchise dérivée de l’univers de J.K. Rowling, ne s’adresse pas principalement aux enfants. The Secrets of Dumbledore, le troisième volet de la série, est d’ailleurs coté 13 ans et plus. C’est ce qui lui permet, derrière un vernis de magie et de fantasy, de traiter de thèmes beaucoup plus sérieux, et donc, d’offrir une intrigue davantage substantielle. L’homosexualité d’Albus Dumbledore par exemple, qui a toujours été subtilement suggérée, est maintenant explicite. S’inspirant de la Deuxième Guerre mondiale, dont l’ombre se profile en toile de fond, le scénario constitue une allégorie sur la montée du fascisme et sur la pureté raciale, puisqu’il s’attarde aux règles interdisant aux Moldus et aux sorciers de s’accoupler, ou de simplement fraterniser. La politique joue un rôle crucial dans l’histoire cette fois-ci, alors que Grindelwald est présenté comme une sorte de Führer du monde magique, qui cherche à prendre le pouvoir afin de conduire les siens dans une guerre visant à dominer le monde. Une large portion de l’histoire prend d’ailleurs place dans l’Allemagne des années 1930.
On regarde Fantastic Beasts avant tout pour les effets spéciaux, et le plus récent chapitre ne déçoit pas à ce niveau. Paysages féeriques, animaux fantasmagoriques parfois mignons, parfois monstrueux, sorts magiques, toiles et photos animées, objets mus par leur propre volonté, les visuels sont absolument spectaculaires. En raison des allégations d’Amber Heard à son égard, on a retiré le rôle de Gellert Grindelwald à Johnny Depp. Son remplaçant, Mads Mikkelsen, est un acteur de haut niveau, mais on comprend mal les raisons ayant poussé la production à changer complètement l’apparence du sorcier, qui n’a plus les cheveux blancs, ni les yeux dépareillés, ce qui crée une cassure avec les volets précédents. Jude Law est toujours parfait dans la peau d’un jeune Albus Dumbledore. Eddie Redmayne (Newt Scamander), Ezra Miller (Credence Barebone) et Dan Folger (Jacob Kowalski) reprennent leurs personnages pour la troisième fois. Parmi les nouveaux venus, on remarque Oliver Masucci (le protagoniste principal dans la magistrale série Dark), ainsi que Jessica Williams, une ancienne correspondante du Daily Show.
La version ultra-haute définition de Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore contient le film sur disques 4K et Blu-ray, et s’accompagne d’un code pour télécharger une copie numérique. L’édition compte plus d’une heure de matériel supplémentaire. Certaines revuettes explorent les coulisses de différentes scènes du long-métrage, comme la bataille au Bhoutan, l’affrontement entre Credence et Albus Dumbledore, l’évasion de la prison d’Erkstag, ou l’attentat durant le dîner des candidats à la présidence de la Confédération internationale des sorciers, tandis que d’autres explorent la création des décors pour l’école d’Hogwarts et le Ministère de la magie de Berlin. Le réalisateur David Yates, Richard Harris et Michael Gambon (qui interprétaient le personnage dans les films d’Harry Potter), Jude Law et l’auteure J.K. Rowling parlent d’Albus Dumbledore et de son évolution dans une courte vidéo, et les comédiens principaux se prêtent à un quizz pour déterminer l’origine, magique ou humaine, des différentes créations culinaires dans une autre. On trouve aussi cinq scènes retirées du montage, ainsi qu’un aperçu de la pièce de théâtre The Secrets of the Curse Child, présentée à Londres.
Les amateurs d’Harry Potter ont vieilli, mais grâce à Fantastic Beasts, ils peuvent continuer d’avoir leur dose de magie cinématographique, et en offrant une intrigue plus mature que celle des deux volets précédents, The Secrets of Dumbledore saura satisfaire tous les inconditionnels de la franchise.
7/10
Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore
Réalisation : David Yates
Scénario : J.K. Rowling et Steve Kloves
Avec : Eddie Redmayne, Jude Law, Ezra Miller, Dan Fogler, Mads Mikkelsen, Callum Turner, Jessica Williams et Oliver Masucci
Durée : 142 minutes
Format : UHD (4K, Blu-ray et copie numérique)
Langue : Anglais, français, allemand, italien, espagnol et allemand