Les années passent et le bilan continue de s’alourdir : les hommes, les femmes et les enfants qui tentent de rejoindre les rives de l’Europe, en quête d’une vie meilleure, sont de plus en plus nombreux à trouver plutôt la mort sur les flots séparant le Vieux Continent de l’Afrique, révèle l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.
Dans une nouvelle note d’information dévoilée vendredi dernier, cette organisation onusienne a rapporté que si le nombre de migrants traversant la Méditerranée vers l’Europe est moins élevé qu’en 2015, les voyages deviennent plus fatals.
Ainsi, uniquement pour 2021, on évoque le nombre de 3231 noyades et disparitions en Méditerranée, ainsi que dans l’Atlantique nord-ouest. Ce total représente une augmentation de près de 40 % comparativement à 2020, lorsqu’un peu moins de 1900 migrants ont trouvé la mort en Méditerranée. En 2019, ce total était encore plus bas, à 1510. Et en 2018, les différentes agences d’aide humanitaire avaient fait état de 2277 morts et disparus.
Les décès et les disparitions recensés sur mer pourraient toutefois n’être que la pointe de l’iceberg.
« Un nombre encore plus important pourrait être mort ou disparu le long des routes terrestres à travers le désert du Sahara et les zones frontalières éloignées », a ainsi précisé lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Shabia Mantoo, porte-parole du HCR, le Haut-Commissariat pour les réfugiés.
Le flux migratoire a par ailleurs tendance à ralentir, depuis le pic de 2015, au cours duquel plus d’un million de personnes ont traversé la Méditerranée en direction de l’Europe; en 2021, 123 300 traversées individuelles ont été signalées par les autorités.
Beaucoup de ces candidats à ces traversées sont des « personnes qui fuient les conflits, la violence et les persécutions », a précisé le HCR. La visualisation des données présentées vendredi dernier se concentre spécifiquement sur la route de l’Est et de la Corne de l’Afrique vers la Méditerranée centrale.
L’une des raisons expliquant le grand nombre de décès serait le recours à des passeurs, souvent des individus ayant peu de scrupules qui vont jusqu’à abandonner leurs « clients » au large, dans des embarcations de fortunes souvent surchargées, qui finiront par couler lors de la traversée.
Pour éviter ce lourd bilan, le HCR rappelle avoir déjà publié, en avril, une stratégie de protection, en plus de lancer un appel aux contributions financières. L’agence onusienne demande aussi aux États de « garantir des alternatives sûres aux traversées dangereuses et à s’engager à renforcer l’action humanitaire, de développement et de paix pour faire face aux défis de protection et de solutions. »