Un signal encourageant chez les papillons monarques : l’hiver dernier, ils ont couvert 35% plus de territoire que l’année précédente dans les forêts du centre du Mexique. Une seule année n’est pas un signal fort, mais cela contraste au moins avec les déclins ininterrompus des décennies précédentes.
Le nombre de monarques était en effet en déclin depuis le milieu des années 1990 et avait atteint son point le plus bas en 2013, selon les recensements du Fonds mondial pour la nature. Ils avaient ensuite connu des hauts et des bas au Mexique, atteignant les 2,8 hectares pour leurs quartiers d’hiver en 2021, contre 2,2 hectares en 2020 — en bonne partie dans la Réserve de biosphère du papillon monarque.
Il s’agit de la population des monarques « de l’Est », la plus abondante, celle qui entreprend chaque automne une migration de plusieurs milliers de kilomètres depuis le nord-est du continent américain jusqu’au Mexique —et qui entreprend chaque printemps le voyage dans l’autre sens.
Les efforts de conservation et de sensibilisation des 20 dernières années semblent néanmoins avoir porté fruit. Du Mexique jusqu’au Québec, des millions de personnes savent désormais que les plants d’asclépiades (en anglais, milkweed) sont essentiels au cycle de vie du monarque. La plante, qui avait subi au 20e siècle les effets de la croissance urbaine, de la déforestation et des pesticides, a donc effectué un retour en plusieurs endroits du continent.
On est encore loin des 18 hectares couverts au Mexique en 1996 : les entomologistes estiment que la population des monarques de l’Est a décliné de 70 % depuis cette époque. Quant à la population des monarques de l’ouest, qui passe l’hiver en Californie, elle aurait pour sa part reculé de 95 % depuis les années 1980. Elle aussi montre quelques signaux positifs depuis deux ans, mais reste extrêmement fragile.