Pour réduire les gaz à effet de serre, les solutions les plus simples seraient-elles les meilleures? C’est ce qu’espère le gouvernement allemand, qui a annoncé qu’à travers le pays, le coût des transports en commun sera abaissé pendant tout l’été à 9 euros par mois — une diminution de 90 %.
Il s’agit avant tout d’une mesure d’urgence liée à la volonté de l’Allemagne de se libérer au plus vite de la dépendance au pétrole russe. Annoncée au début de mai et rapidement adoptée au parlement fédéral puis aux parlements régionaux, la mesure est entrée en vigueur le 1er juin, pour une période de trois mois.
C’est que, si ça marche — et si la mesure devenait permanente— ça pourrait empêcher des émissions de plus de 21 millions de tonnes de carbone par année, selon l’Agence fédérale de l’environnement. C’est une estimation, puisque personne ne peut prédire, pour l’instant, combien de gens abandonneront leur voiture. La mesure s’applique à tous les transports en commun, régionaux comme nationaux: autobus, tramways, métros et trains.
À 9 euros par mois (12$ CAN) cela en fait l’un des billets mensuels les moins chers que l’Europe ait jamais vu. Dans cette perspective, c’est aussi une façon d’aider le citoyen moyen à combattre l’inflation — en particulier la hausse du prix de l’essence.
Les opposants se sont inquiétés de la facture: le gouvernement fédéral devra verser 2,5 milliards d’euros d’aide financière en compensation aux autorités locales qui gèrent ces transports en commun. D’autres considèrent en revanche qu’il serait possible d’aller plus loin: l’impact qu’aura cette mesure cet été sera scruté de près, en Allemagne et ailleurs, par tous ceux qui rêvent d’une sortie du pétrole sans heurts d’ici 2050.