Les attaques prenant des écoles, des centres d’enseignement et d’autres endroits similaires comme cibles se multiplient un peu partout dans le monde, dénonce la Coalition mondiale pour protéger l’éducation contre les attaques (GCPEA).
Dans son plus récent rapport, publié le 1er juin, l’organisation liée aux Nations unies déplore ainsi que plus de 9000 élèves, enseignants et universitaires ont été blessés ou tués depuis l’éclatement de la pandémie.
De fait, le nombre d’attaques contre les lieux d’enseignement, mais aussi la récupération de ces bâtiments à des fins militaires, a bondi du tiers entre 2019 et 2020, indique encore le rapport. Et cette tendance s’est poursuivie pendant la pandémie.
Au total, donc, plus de 5000 attaques, ou récupérations d’immeubles à des fins militaires, ont été recensées en 2020 et 2021.
« En perturbant l’accès des enfants à l’éducation, ces attaques odieuses mettent la vie des enfants et des adolescents en grave danger, soit en les tuant, soit en provoquant des handicaps à vie, tout en les exposant à la violence sexiste, à la traite, aux agressions sexuelles, au recrutement dans des groupes armés et à d’autres violations de leurs droits humains, notamment de leur droit à l’éducation », a déclaré dans un communiqué Yasmine Sherif, directrice du fonds Éducation sans délai, une autre organisation qui s’intéresse à cette question.
Hécatombe en Ukraine
Sans surprise, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a aussi entraîné un grand nombre d’attaques contre des institutions d’enseignement, ainsi que contre des élèves et étudiants. Selon les informations disponibles partagées par l’ONU, quelque 1800 écoles et universités de ce pays d’Europe ont été endommagées depuis l’éclatement du conflit, à la fin du mois de février. Et parmi ces infrastructures scolaires ciblées, plus de 170 d’entre elles ont été complètement détruites.
Ces attaques ne se concentrent pas uniquement dans l’est de l’Europe. En Afghanistan, « entre janvier et mars 2021, des armes explosives ont tué ou blessé plus de 180 élèves et enseignants, dont la grande majorité sont des femmes et des filles. Selon le rapport, ces violences sont également en augmentation au Burkina Faso, en Colombie, en Éthiopie, au Mali, au Myanmar et au Nigéria, et émergentes dans d’autres pays comme le Mozambique et l’Azerbaïdjan ».
« Les attaques contre les écoles, les enseignants et les étudiants dans des endroits comme le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Mali, l’État de Palestine et l’Ukraine se poursuivent depuis des décennies, en toute impunité et sans aucune responsabilité », a regretté Mme Sherif.